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Appel àcommunication

Journée d’étude "L’image àla puissance image. Images et pratiques artistiques contemporaines", Université Rennes 2, 21 janvier 2010

C’est probablement à partir du XIXème siècle qu’il est véritablement possible d’identifier l’existence d’une « culture de l’image », exacerbée et consacrée au XXème siècle avec le développement des médias (presse, cinéma, télévision, Internet) et des techniques de production ou de reproduction (photographie, audiovisuel, technologies numériques), aboutissant aujourd’hui à une profusion et à une multiplicité formelle des images d’une ampleur sans précédant.
Cette prolifération apparemment sans fin des images, résultant de la multiplication des moyens de production et de la diversification des canaux de diffusion, engendre diverses stratégies artistiques et problématiques afférentes depuis maintenant plusieurs décennies. Mais les modalités de cette prolifération médiatique, de même que les relations des artistes à la masse des images, évoluent au fil du temps. Ainsi, on pourra constater des postures artistiques différentes dans les années soixante, soixante-dix, quatre-vingt, quatre-vingt dix ou désormais, deux mille. Une chose semble certaine : l’image est de moins en moins une entité fixe, mais de plus en plus un matériau en constante mutation, réutilisable, transformable, appropriable, au point parfois de perdre son référent. Cela est particulièrement vrai de l’image numérique, qui n’est plus le produit d’une trace matérielle mais la traduction visuelle d’une matrice de nombres simulant le réel.
L’image numérique est capable de créer elle-même une multiplicité d’autres images qui seront visualisées par un dispositif spécial (écran, imprimante, etc.). Susceptible de s’auto-engendrer et de se transformer, c’est une « image à la puissance image » (Edmond Couchot). En effet, alors que l’image conventionnelle n’advient que dans un lieu singulier et matériel (un tableau, un livre, etc.), l’image numérique n’est pas assignée à un lieu réservé et peut rester virtuelle. Ses modes de diffusion, son statut sémiotique et son économie symbolique changent alors radicalement. Et parce que l’image numérique devient le modèle dominant, il est probable que les changements de paradigme qu’elle sous-tend affectent jusqu’aux usages non-numériques de l’image.
Plus largement, on pourrait ainsi penser que « l’image à la puissance image » est tout simplement le propre des stratégies artistiques liées aux images dans le contexte contemporain de leur prolifération sans fin. Logiques (post)conceptuelles de production, de collecte, d’archivage et de remise en circulation d’images, pratiques appropriationnistes, etc., dans toutes ces démarches issues des années 1960-70 et constamment reformulées depuis, les images semblent toujours en appeler d’autres. Quelque soit leur nature, elles semblent résulter de la réactualisation d’une image antérieure ou annoncer un nouvel usage à venir. En cela, c’est à des images précaires que nous avons à faire.
Il s’agira d’analyser lors de cette journée d’étude les pratiques et les stratégies artistiques déployées dans ce contexte, en matière de production et d’utilisation des images, au sens large (image fixe ou animée, picturale, graphique ou photographique).
- Qu’est-ce que produire une image aujourd’hui pour un artiste, alors que l’image est devenue tout autant sinon plus l’affaire du monde de la communication et de l’information que celle de l’art, et alors qu’elle peut se mouvoir d’une sphère à l’autre en révélant parfois des esthétiques communes ?
- Quelles sont les stratégies de production et surtout d’utilisation des images que déploient les artistes, de l’appropriation à la citation en passant par le mixage, l’échantillonnage, la fragmentation et l’hybridation, l’archivage et la classification ?
- Quels sont les effets des technologies numériques et d’Internet sur l’économie de diffusion, le statut sémiotique et la nature symbolique des images artistiques ?
- En quoi ces technologies introduisent-elles de nouveaux usages de l’image et de nouveaux modes de réception ? En quoi influent-elles éventuellement les manières de penser l’image d’une façon générale, au-delà de l’image numérique et de sa diffusion sur le web ? Quels enjeux esthétiques et politiques toutes ces pratiques révèlent-elles ?

Les propositions de communication (titre et résumé de 500 mots accompagné d’une présentation de l’auteur) sont à retourner au comité scientifique pour le 15 octobre 2009 à l’adresse mail suivante :
revue.2.0.1@gmail.com
Réponses mi-novembre. Les communications seront d’une durée de 25 minutes.

Journée d’étude inscrite dans le projet « L’image à la puissance image », organisé par l’association 2.0.1 en partenariat avec les EA 3208 « Arts : Pratiques et Poétiques » et 1279 « Histoire et critique des arts » : Revue 2.0.1, n°3 « Pratiques de l’image », novembre 2009.
2.0.1 est une association créée à l’initiative de doctorants en arts (histoire de l’art contemporain, esthétique, arts plastiques). Elle souhaite contribuer au développement de la recherche sur l’art à l’époque contemporaine (arts du XIXe au XXIe siècle) en promouvant les travaux des chercheurs, professionnels et artistes qui œuvrent dans ce domaine.
L’association édite la revue 2.0.1, revue biannuelle et gratuite, en version papier et en ligne.
http://www.revue-2-0-1.net/index.php?/projects/presentation/

Citer cet article : http://www.histoiredesmedias.com/Journee-d-etude-L-image-a-la.html

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