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Appel àcommunications, journée d’études "La science-fiction dans les mondes ibériques", Toulouse, 17 janvier 2014

Date limite : 16 décembre 2013
Depuis sa création, l’Institut de Recherches Intersites en Études Culturelles porte un intérêt particulier à la question des rapports de pouvoir au sein de l’espace social et s’attache à analyser et à mettre en valeur les productions issues des cultures minoritaires.

La science-fiction fut étudiée de manière systématique dès les années 70 en Amérique du Nord avec le développement notamment des SF Studies aux États-Unis et au Canada. Elle a également suscité un intérêt accru autant chez les théoriciens de la postmodernité (Deleuze, Baudrillard, Jameson) que chez les chercheurs.ses en études de genre ou dans les travaux reliés aux utopian studies. Et s’il a fallu du temps pour qu’elle soit considérée comme un objet académique légitime au sein du monde académique francophone, elle connaît aujourd’hui une reconnaissance de plus en plus marquée, comme en témoigne la création récente de la revue Res Futurae.

La SF ne laisse pas indifférent car elle imagine des mondes - si lointains mais pourtant si proches des nôtres - qui sont autant de métaphores critiques de nos sociétés et des relations conflictuelles qui s’y produisent. Empreintes d’un caractère politique, social et philosophique profondément original, les Å“uvres de SF exploitent jusqu’à l’extrême l’aspect imaginatif et utopique de la littérature, nous permettant de méditer sur le monde présent et d’expérimenter sur les mondes à venir.

Lors de cette journée, nous examinerons ainsi les processus anamorphotiques (Bozzetto, Soriano) contenus dans les productions SF de la péninsule ibérique et du continent américain. Comment le statut marginal de la SF dans le champ culturel lui permet-elle de développer des fictions faisant émerger des cultures et des perspectives minoritaires ? La visée spéculative de ces Å“uvres peut-t-elle être rapprochée, paradoxalement, de la démarche propre au roman expérimental (Jameson) ? Quelles sont les constructions littéraires complexes que permet de dégager une analyse narratologique approfondie de la SF ? Y a-t-il des mécanismes textuels participant à cette forme générique (Suvin, Saint-Gelais, Langlet) ? Quelle est la position des écrivain.e.s par rapport au canon littéraire ? Souhaitent-ils/elles le remettre en question pour le renouveler ?

Il s’agira de rappeler que, dans les mondes ibériques, la SF fut largement appréciée par de nombreux.ses écrivain.e.s canoniques dont les Å“uvres utilisent très souvent les codes et les procédés science-fictionnels. Peut-on toutefois considérer certains textes (Borges ou Saramago, par exemple) comme participant de la SF ? Dans quelle mesure peut-on la rapprocher des poétiques du fantastique et de leurs multiples déclinaisons qui ont essaimé au sein du continent latino-américain ?

Peut-on parler, ces dernières années, d’un tournant du monde de la SF vers les pays du Sud en pleine croissance ? On y observe en effet de nombreuses Å“uvres qui imaginent un autre futur possible et qui remettent en cause l’hégémonie culturelle occidentale. Peut-on constater un tel phénomène dans les pays d’Amérique Latine ou, au contraire, peut-on s’attendre à une tendance vers la dystopie dans les pays de la péninsule ibérique, actuellement en pleine crise ? Une société en crise produit-elle forcément des Å“uvres dystopiques ?

Enfin, quels rapports peut-on observer entre genre littéraire et genre social ? Le potentiel utopique féministe de la SF a admirablement été exploité en Amérique du Nord par des écrivaines comme Ursula Le Guin, Élizabeth Vonarburg ou Johanna Russ et a également été mis en valeur par de nombreux travaux critiques et théoriques comme ceux de Marleen Barr ou de Donna Haraway, mais également par les écrivaines elles-mêmes, profondément conscientes des mécanismes d’exclusion de la SF ou des femmes en littérature. Peut-on observer un tel phénomène dans les mondes ibériques où, bien que moins nombreuses, des écrivaines comme Angélica Gorodischer (Argentine), Daína Chaviano (Cuba) ou Elia Barceló (Espagne) ont marqué de leur empreinte la science-fiction latino-américaine ?

La journée d’étude portera principalement sur des Å“uvres littéraires mais les propositions concernant d’autres types de production (cinéma, comics, arts plastiques...) sont également bienvenues.

Modalités de soumission Les propositions de 300-400 mots sont à envoyer

jusqu’au 16 décembre 2013 à l’adresse suivante :

yannopoulos@gmail.com (Alexis Yannopoulos).

La journée d’études aura lieu à la Maison de la Recherche (Université Toulouse-II-Le Mirail).

Langues : français, espagnol, portugais

Citer cet article : http://www.histoiredesmedias.com/Appel-a-communications-journee-d,4882.html

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