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Soutenances de thèses

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Raluca Calin : Du financement du cinéma et de l’audiovisuel àla consolidation d’une politique culturelle européenne. Une stratégie alliant gouvernance participative et revendication de la diversité.

Thèse de doctorat en sciences de l’information et de la communication (Université d’Avignon). Soutenance le 9 décembre à14h00 dans la salle des thèses de l’Université d’Avignon (74 rue Louis Pasteur, 84000 AVIGNON).

Membres du jury :
Philippe BOUQUILLION, Professeur àl’Université Paris 13, Rapporteur
Emmanuel ETHIS, Professeur àl’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse, Directeur
Claude FOREST, Professeur àl’Université de Strasbourg, Rapporteur
Frédéric GIMELLO-MESPLOMB, Professeur àl’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse, Examinateur
Karine PRÉVOTEAU, Docteure, qualifiée aux fonctions de maître de conférences en S.I.C, chercheure associée IRCAV, Université de Paris Sorbonne Nouvelle Paris III, Examinatrice
Ilan URROZ, Délégué Général cluster PRIMI

Nous nous proposons de mettre en évidence le processus sociopolitique de construction d’une industrie cinématographique et audiovisuelle européenne en abordant la question par l’entrée des financements européens que sont MEDIA et Eurimages. Nous utilisons deux méthodes de travail complémentaires : une analyse des communiqués de presse européens sur les programmes de financement et leurs objectifs, et d’autre part une enquête par questionnaire auprès des producteurs européens du secteur. Plusieurs lignes de force se dégagent de cette réflexion. Il apparaît en effet que les financements européens pour ce secteur ont été une opportunité pour la création et l’implémentation d’une politique culturelle cinématographique. Mais en même temps, elle a favorisé la rentabilisation de tout un secteur industrialisé de la production culturelle. Cette dernière est mesurable avec des indicateurs économiques quantitatifs, mais peut aussi être mesurée avec des outils qualitatifs portant sur le rayonnement culturel, l’efficacité dans la cohésion européenne ou l’efficacité dans la construction d’une identité cinématographique européenne que nous suggérons comme perspective d’évolution. Les politiques sont entrés dans le jeu et ont valorisé l’industrie pour mieux financer la culture, puisque le domaine culturel est épineux à défendre. Il émerge aussi une répartition des producteurs en trois catégories. Les paneuropéens qui sont satisfaits, et même s’ils trouvent la procédure un peu lourde, ils n’y changeraient rien sur le fond. Les eurosceptiques, producteurs nationalistes qui s’isolent volontairement et qui dénigrent des fonds qu’ils ne connaissent pas. Les producteurs volontaires, qui souhaiteraient obtenir les fonds et faire des coproductions européennes, mais qui n’ont pas la taille critique requise pour y accéder. Enfin, cette recherche fait apparaître un cinéma européen pouvant se définir comme un conglomérat de nationalités européennes, dont les points forts sont justement la diversité culturelle, linguistique et esthétique, reconnue en dehors même du territoire européen. A travers la cinématographie et l’audiovisuel, l’Union Européenne se dote d’un imaginaire et d’une identité véhiculée à l’écran. On peut y distinguer une dominante culturelle forte : celle des films art et essai. Ils connaissent une bonne circulation transnationale, et une dominante socioculturelle et patrimoniale. Derrière le champ du cinéma et de l’audiovisuel se cache en réalité un enjeu d’une toute autre envergure : l’identité européenne, qui se fonde sur sa diversité, faite d’exceptions culturelles additionnées. Nous concluons en soulignant que l’Union Européenne se sert de l’industrie cinématographique et audiovisuelle comme prétexte pour construire et consolider un cinéma européen à partir des cinémas nationaux et de leurs spécificités. L’Europe finance la méthodologie de projet et la "technique" pour atteindre un but ultime : la création d’une cohésion européenne et par conséquent une identité, à travers le vecteur de l’imaginaire le plus puissant : le cinéma. Tout cela de manière subversive, afin d’avoir l’adhésion de l’ensemble des pays, qui conservent leurs prérogatives culturelles, protégeant l’Europe de la standardisation.

Citer cet article : http://www.histoiredesmedias.com/Du-financement-du-cinema-et-de-l.html

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