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Ouvrage : Gilles Feyel (dir.), La distribution et la diffusion de la presse, du XVIIIe siècle au IIIe millénaire (Éditions Panthéon-Assas, 2002). Recension par Cécile-Anne Sibout.

Fruit d’un colloque organisé par l’Institut français de presse, l’ouvrage est composé en trois parties. Le temps du monopole postal (1740-1878) évoque la distribution des journaux de 1740 à 1830 (G. Feyel) puis le rôle spécifique de la poste de 1801 à 1871 (O. Bataillé), analysant la mise en place progressive d’un « service public » par le biais d’un monopole souple. Suivent trois études particulières : en Champagne-Picardie (1790-1795), à Nantes sous la Restauration et enfin la circulation du premier quotidien parisien anglais (1814-1890).

La période de la diffusion de masse, entre poste et messageries (1870-1944), voit l’abandon du monopole postal, parallèle à la conquête de la liberté d’expression (P. Albert). Le Petit Journal table sur la vente au numéro (K. Taveaux-Grandpierre), tandis que la presse régionale met en place ses propres réseaux de distribution (M. Martin). Quant à la diffusion en Angleterre et Allemagne, elle apparaît à l’époque bien différente du modèle français (M. Palmer, U. Koch).

Le temps des refondations puis des interrogations (1944-2001) est la partie la plus développée, le colloque ayant opté pour une démarche prospective. Trois communications tracent un cadre général : régime des messageries (E. Derieux), relations entre éditeurs et marchands de journaux (S. Dupuy-Busson et N. Sonnac), évolution des systèmes de distribution (N. Toussaint Desmoulins). Puis quelques aspects spécifiques affûtent notre connaissance de la diffusion depuis la guerre, de la naissance tumultueuse des NMPP (H. Eck) à la distribution du Monde (P. Eveno) ou de plusieurs régionaux tels Sud-Ouest (J.-J. Cheval). Parmi les rares lacunes de ce vaste panorama, on peut regretter l’absence d’une mise au point sur les années d’Occupation, ainsi qu’une approche trop hexagonale de la période contemporaine.

Le volume se clôt par le compte-rendu d’une table ronde, où des invités diversifiés (dont J.-C. Hassan, conseiller d’État, auteur d’un rapport sur la distribution de la presse, F. Sampermans et D. Valent, représentant respectivement les NMPP et les MLP) débattent sans langue de bois des perspectives en matière de diffusion. Au même moment, coïncidence significative, un conflit oppose les NMPP et le groupe Amaury : démontrant l’intérêt du colloque, histoire immédiate et longue durée s’entrechoquent.

Cécile-Anne Sibout

Recension publiée dans Le Temps des médias, n° 1, 2003, automne 2003, p. 247.

Citer cet article : https://www.histoiredesmedias.com/Ouvrage-Gilles-Feyel-dir-La.html

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