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32 - L’attentat, du tyrannicide au terrorisme

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Pierre-Emmanuel Guigo

La communication médiatique des présidents de la République française en période d’attentats (1985-2016)

Le Temps des médias n° 32, Printemps 2019.

Cet article montre les évolutions de la communication médiatique des présidents de la République face aux attentats. À partir de quatre cas étudiés (1985-1986 ; 1995 ; 2012 ; 2015-2016), nous cherchons àcomprendre les raisons d’une augmentation exponentielle des interventions présidentielles dans ces phases d’attaques terroristes, tout en soulignant certaines continuités, notamment dans le discours. Outre une multiplication des médias, nous voyons deux raisons principales àcette présidentialisation de la réponse communicationnelle aux attentats : le quinquennat qui pousse le président au premier plan et la recherche de popularité qui conduit les présidents àcommuniquer pour souder la nation derrière eux. englishflag

par Pierre-Emmanuel GUIGO

Maître de conférences, Université Paris Est Créteil – Centre de Recherche en Histoire européenne comparée.

Dans une société moins marquée par la guerre, les attentats constituent parmi les moments de crise les plus marquants. Protéger les citoyens est un facteur essentiel de légitimité pour les gouvernants [1]. L’attaque terroriste, comme « violence politique totale [2] » vise ainsi précisément l’État-nation. C’est d’ailleurs au cours du XIXe siècle, époque d’affermissement du modèle de l’État-nation que se développe le terrorisme selon sa définition moderne comme « stratégie violente principalement dirigée contre l’État au moyen d’assassinats et d’attentats visant à créer un climat de terreur [3] ». Si les attentats sont une préoccupation centrale des politiques gouvernementales, ce n’est pas parce qu’ils pourraient détruire l’institution étatique, mais plutôt parce qu’ils font douter les individus de la capacité de l’État et de ses représentants de réellement protéger les citoyens. Le terrorisme s’il vise à créer la peur pour faire douter de la solidité de l’État, entend aussi diviser la population entre une masse apeurée et une autre partie qu’il souhaite embrigader.

La violence de l’attentat est donc un défi majeur pour l’État et en particulier pour celui qui l’incarne à son sommet : le président de la République. Selon la constitution, il est « garant de l’intégrité du territoire » (article 5). Il a donc pour charge d’organiser la défense du pays, ce qui en fait le chef des armées. En accord avec le gouvernement, il organise ainsi la riposte policière ou militaire le cas échéant. Mais de plus en plus, la réponse se fait aussi par l’intermédiaire des médias. Les attentats terroristes se conçoivent en effet comme de véritables événements médiatiques. Ainsi, selon Alex Schmid et de Janny Graaf, « un acte terroriste est avant tout un acte de communication [4] ». Pierre Nora qualifie ainsi les attentats d’« Ã©vénement monstre ». La médiatisation accrue ces dernières décennies fait de ces séquences dramatiques un moment de cristallisation duquel transparaît une « matière lourde de significations latentes et de déchiffrements difficiles [5] ».

Au milieu de ce flot de discours, le pouvoir exécutif se doit d’assurer la cohésion de sa population, de la rassurer, au risque de voir se développer une situation chaotique et de panique généralisée. Cela se traduit par l’importance prise par la communication qui semble devenir de nos jours l’une des principales réponses aux attentats, au même titre que les mesures policières et judiciaires [6]..

Lors des attentats des 7-9 janvier et 13 novembre 2015, puis du 14 juillet 2016, le chef de l’État a pris la parole immédiatement dans une allocution, voire s’est rendu sur le lieu des attentats. Avec les attentats des années 1980, cette exigence de communication apparaît beaucoup plus relative. Lors de l’attentat de la rue de Rennes du 17 septembre 1986, le président est en déplacement à l’étranger et ne fait connaître sa réaction que par l’intermédiaire des journalistes français lors d’une conférence de presse. Sans précipiter son déplacement, il rentre trois jours plus tard sans pour autant prendre la parole. Comment s’est donc imposée la priorité de la réaction présidentielle aux attentats ? Quelles raisons peuvent l’expliquer ?

Pour cette étude, nous avons choisi de nous concentrer sur le cas des principaux attentats de type islamistes survenus sur le sol français depuis les années 1980. Parce qu’elles représentent la part la plus importante et la plus médiatisée, trois vagues d’attentats peuvent être distinguées : les attentats du « Comité solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient » (1985-1986), ceux du GIA algérien entre 1995 et 1996, et enfin les attentats islamistes de la décennie 2010. Malgré des différences idéologiques importantes entre les organisations en présence – par exemple, le Hezbollah est chiite, alors que le GIA et DAESH sont sunnites – elles reposent sur le même objectif de remettre en cause l’État-nation français et de favoriser une opposition frontale entre des musulmans qui devraient se rallier à eux et le reste de la population censé combattre l’Islam. Ces trois périodes s’inscrivent par ailleurs dans un deuxième âge du terrorisme [7], celui du « terrorisme international » apparu à la fin des années 1960 notamment avec l’action du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), et qui se traduit par l’exportation du conflit dans d’autres pays. Si ces attentats ont donc des traits communs, ils ne peuvent pour autant s’analyser de manière uniforme.

Les archives étant encore fermées à la consultation, nous avons pu pallier cette carence des sources par une série d’entretiens avec des acteurs de la communication présidentielle. Pour chacun des quatre présidents concernés, nous avons interrogé son principal conseiller en communication [8]. Ces entretiens sont également complétés par une série d’ouvrages parus sur le sujet ou évoquant la présidence de la République (mémoires des présidents, celles de leurs conseillers en communication, ouvrages de journalistes). Nous nous sommes aussi appuyés sur les dossiers de presse de Sciences Po, notamment la collection concernant les attentats en France de 1985 à 2005. Enfin, les sources audiovisuelles n’ont pas non plus été négligées avec les interventions présidentielles durant ces phases d’attentats (décembre 1985-septembre 1986 ; juillet-octobre 1995 ; mars 2012 ; janvier 2015-juillet 2016).

Dans un premier temps, nous examinerons les permanences du discours présidentiel en contexte d’attentats qui suggèrent un exercice obligé. Puis, de François Mitterrand à François Hollande, nous nous concentrerons sur l’importance croissante de la communication présidentielle dans les médias. Enfin, nous chercherons à comprendre les ressorts de l’augmentation exponentielle de ces prises de parole présidentielle.

La communication présidentielle en contexte d’attentat : un exercice obligé

Souder la nation

La première vague d’attentats étudiée s’inscrit dans un continuum depuis le début du mandat de François Mitterrand, voire avant. En pleine guerre irano-irakienne, le « Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient », proche du Hezbollah libanais, est à l’origine de plusieurs attentats en France métropolitaine et plus particulièrement à Paris. Il revendique la libération de trois terroristes détenus en France. Ce sont ainsi treize attentats qui ont lieu entre décembre 1985 et septembre 1986, faisant au total treize morts et près de 300 blessés. Cette vague d’attaques culmine avec l’attentat de la rue de Rennes, le 17 septembre 1986, qui fait 7 morts. Cette période est la seule parmi les quatre cas d’étude marquée par la cohabitation.

La seconde phase se situe au tout début du septennat de Jacques Chirac entre juillet et octobre 1995. Le président peut s’appuyer sur une majorité absolue à l’Assemblée Nationale élue en 1993. Les attentats sont là aussi multiples, même si dans des délais plus resserrés. Ils s’inscrivent dans le contexte de la guerre civile en Algérie qui a débuté en 1991, à la suite de la victoire des islamistes aux élections. Se constitue alors le Groupe islamique armé (GIA) à l’origine des actions meurtrières de cette période. La vague d’attentats connaît son apogée lors de l’explosion d’une bombe dans le RER Saint-Michel à Paris, causant la mort de 8 personnes et 117 blessés. Le troisième cas d’étude se situe lui dans un contexte de campagne présidentielle, ce qui influe nettement sur les possibilités d’intervention du chef de l’État Nicolas Sarkozy, qui est aussi candidat. La série d’attaques perpétrée par Mohamed Merah est d’ailleurs rarement qualifiée d’attentats. Avec lui émerge la figure dite du « loup solitaire », se radicalisant de manière individuelle, notamment en utilisant internet et les réseaux sociaux, ce qui n’empêche pas dans son cas une formation en Afghanistan et l’appui de réseaux d’Al Qaïda. Il tue d’abord trois soldats de l’armée, un à Toulouse le 11 mars 2012, puis deux à Montauban le 14 mars, avant d’attaquer, quelques jours après, une école juive, alourdissant le bilan de quatre morts dont trois enfants. Le terroriste meurt lors d’un assaut donné à son appartement le 22 mars 2012.

Enfin, la dernière période est constituée de trois attentats d’une ampleur inédite jusque-là sur le territoire français. Dans le contexte de la naissance de Daesh, vaste organisation islamiste bénéficiant d’une emprise territoriale importante entre la Syrie et l’Irak, le mouvement terroriste met en oeuvre en France plusieurs attentats, impliquant principalement des recrues françaises, belges et syriennes. Le 7 janvier 2015, c’est l’attentat de Charlie Hebdo qui fait 11 morts, suivi de l’assassinat par Amedy Coulibaly d’une policière à Montrouge le lendemain, avant que le même terroriste prenne en otage une épicerie juive à Porte de Vincennes, le 9 janvier, faisant quatre morts. Le 13 novembre 2015, plusieurs attaques simultanées touchent la capitale et la banlieue. Une explosion a d’abord lieu aux abords du Stade de France, un soir de match international de football. Parallèlement à cette attaque, deux autres commandos s’attaquent aux 11e et 12e arrondissements. Le premier groupe abat des personnes attablées à la terrasse des restaurants et cafés, alors que le second investit la salle de concert du Bataclan. Il y tue plusieurs dizaines de personnes, avant de se retrancher avec des otages. Cette prise d’otages se conclut par l’assaut de la police, peu après minuit. Au total, ces attentats font 130 morts. Huit mois plus tard, c’est Nice qui est touchée par une attaque terroriste. Au volant d’un camion frigorifique, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel roule sur la foule venue assister, sur la Promenade des Anglais, au feu d’artifice du 14 juillet, tuant 86 personnes et en blessant plusieurs centaines.

Ces attentats présentent donc de nettes différences. Pourtant, nous allons voir que si l’intensité des interventions présidentielles diffère, le contenu des messages présente de grandes similitudes. Patrick Lehingue avait déjà montré en 1992 les fortes continuités que l’on pouvait trouver dans les prises de parole présidentielles sous la Ve République [9]. Se dégage ainsi un répertoire classique de la communication de crise présidentielle.

Le premier élément qui caractérise les discours d’attentats, est l’idée de rassemblement. On retrouve ainsi un des rôles essentiels du président de la République tels que les ont mis en valeur Laurie Boussaguet et Florence Faucher, celui de « père de la nation [10] ». Comme l’a noté Gérôme Truc, le discours des européens est moins tourné vers la réaction militaire et vers l’idée de vengeance que celui des Américains [11]. Il souligne au contraire la nécessité de résister et d’éviter de faire le jeu des terroristes en choisissant la violence. C’est effectivement l’argumentation principale qui ressort de toutes les interventions des chefs d’État français entre 1986 et 2016. Ce discours d’union pousse à mettre de côté les clivages politiques. Même en période de cohabitation, François Mitterrand affirme son soutien au gouvernement de Jacques Chirac dans la lutte contre le terrorisme : « Je ne fais pas de débat. Il y a un président qui vient des rangs de la gauche, même s’il est président de tous les Français, et qui n’a aucune gêne à mener le combat avec le gouvernement [12]. » Quant à François Hollande nous avions souligné dans un précédent article les usages multiples du terme « rassemblement » dans ses discours entre le 7 et le 9 janvier [13]. Nicolas Sarkozy en fait de même utilisant pas moins de 5 fois le terme « rassemblement » dans ses deux discours du 21 mars 2012.

Les présidents vantent tous les mérites d’une population française qui fait face dans la dignité. François Mitterrand depuis Djakarta exprime ainsi sa « confiance dans le peuple français » en septembre 1986, après l’attentat de la rue de Rennes. Jacques Chirac en fera de même en juillet 1995 vantant le « sang-froid » des Français. Nicolas Sarkozy lui aussi souligne les mérites de la population : « la France rassemblée a donné ces derniers jours une magnifique image de dignité [14]. »

Le président compassionnel

Parmi les différentes étapes obligées des présidents de la République on retrouve immanquablement la visite aux blessés. Même quand ils ne prennent pas ou peu la parole comme François Mitterrand ou Jacques Chirac, les présidents viennent faire preuve de compassion au chevet des victimes dans les hôpitaux [15], voire pour François Hollande directement à l’endroit de l’attentat [16]. Du temps est aussi accordé aux proches des victimes ou aux survivants des attentats qui n’ont pas été blessés. Une place d’honneur leur est gardée dans les différentes cérémonies de commémoration des attentats de janvier et novembre 2015 et le président prend un long moment pour les saluer et leur parler individuellement. Il ira même jusqu’à prendre dans ses bras certains d’entre eux, image largement relayée dans les médias. Cela donne lieu systématiquement à des images pour les journaux télévisés, mais rarement à des prises de parole. La mission première du président dans ces séquences est de faire silence pour mieux entendre les victimes [17]. Le président montre ainsi sa capacité d’écoute et d’empathie, véritables atouts dans un discours politique de plus en plus marqué par les émotions [18].

Refuser les amalgames

Dans une société française parcourue depuis les années 1980 par les thèmes identitaires, le discours des chefs de l’État vise à éviter que certaines franges de la population soient prises pour cible. On peut toutefois constater une évolution dans le temps concernant cet aspect. Très peu présent dans le discours de François Mitterrand, il est à peine évoqué par Jacques Chirac en 1995, mais très présent dans les discours de Nicolas Sarkozy et surtout de François Hollande. François Hollande pourchasse ainsi les amalgames :

« Ce n’est pas une guerre contre une religion, c’est une guerre contre la haine. Les attentats qui ont été commis à Paris sont une insulte à l’islam, et dans le monde. Ce sont les musulmans, je le rappelle sans cesse, qui sont les premières victimes du terrorisme, pas les seules, mais qui sont d’abord confrontés à cette montée du fondamentalisme, de l’intolérance. Nous devons donc tout faire, et je m’y emploie, pour empêcher les amalgames, ce serait d’ailleurs faire le jeu de ceux qui veulent semer le chaos, diviser, semer la peur [19]. »

Il aura à cœur de mettre en avant dans ses hommages Ahmed Merabet, de confession musulmane, abattu par les terroristes le 7 janvier.

Quant à Nicolas Sarkozy, il vante une armée intégratrice quelle que soit l’origine des soldats :

« La cible, c’était l’armée de la République, cette armée dont les soldats, quelle que soit leur origine, la couleur de leur peau ou la confession, portent le même uniforme, servent le même drapeau et sont prêts à mourir pour un même pays, la France. Je l’ai dit ce matin en m’adressant à la Nation. Nous devons rester rassemblés, nous ne devons en aucun cas céder à l’amalgame. Et en aucun cas céder à la vengeance. Face à de tels événements, la France ne peut être grande que dans l’unité [20]. »

Barbariser les terroristes

Face à une opinion dont on vante la capacité de résistance à la menace, tous les chefs d’État dépeignent des terroristes « barbares ». Les termes sont plus ou moins violents suivant les présidents, mais l’idée reste inchangée. Les « meurtriers » sont ontologiquement différents des citoyens français. En 1995, lorsque Jacques Chirac annonce l’attentat du RER Saint-Michel sur le perron de l’Élysée, il parle d’un « acte barbare, de terrorisme [21] ». Nicolas Sarkozy parle lui d’« assassin », « monstre », « fanatique » (22 mars 2012 en meeting à Strasbourg) et même de « sauvage [22] ». François Hollande présente lui les terroristes comme des « assassins [23] », « fanatiques » au geste « lâche [24] » et leur retire même toute raison en les qualifiant d’« illuminés [25] ». Lors du discours à la Philharmonie le 15 janvier, il fait même un parallèle avec le totalitarisme nazi [26].

Une communication à l’importance croissante

La quasi absence médiatique de François Mitterrand

Si les mêmes termes se retrouvent dans les discours de tous les présidents, l’intensité de leur communication durant les périodes d’attentat ou dans les jours qui suivent varie fortement. Dans la première période étudiée (1985-1986), les prises de parole de François Mitterrand sont rares et tardives. Le chef de l’État ne prend jamais la parole directement à la suite des attentats, il laisse le Premier ministre ou le ministre de l’Intérieur le faire. Lors de l’apogée de cette période avec l’attaque de la rue de Rennes, il est en voyage officiel en Indonésie. Il allège son programme et évoque la situation lors d’une conférence de presse avec des journalistes français, mais refuse de précipiter son retour. Il s’en est d’ailleurs justifié lors d’une conférence de presse :

« Si à chaque fois qu’une bombe éclate quelque part, si dès qu’une menace s’exerce contre la France et les Français, le chef de l’État devait modifier ses obligations ? Quel succès pour le terrorisme que de voir tout aussitôt le chef de l’État, et le cas échéant le chef du gouvernement, changer leurs itinéraires [27] ».

Il laisse le Premier ministre de cohabitation, Jacques Chirac, intervenir à la télévision par une allocution, exercice rare pour un Premier ministre. Le président annonce toutefois qu’il s’exprimera lui aussi à la télévision à son retour. En réalité, il n’en sera rien. Là encore, le président se veut « maître des horloges ». Il réunit le conseil de sécurité avec le Premier ministre le 19 septembre, mais ne fait aucune déclaration. Il faut attendre plus d’un mois après l’attentat pour entendre la parole présidentielle lors d’une conférence de presse donnée depuis Francfort à l’occasion d’un sommet franco-allemand. Il y explique vouloir faire de la lutte contre le terrorisme un sujet européen et associer l’action en cette matière des différents gouvernements de la CEE [28].

Comment expliquer l’économie de la communication médiatique de François Mitterrand durant cette période de crise ? La cohabitation a peut-être incité le président à laisser le gouvernement intervenir au premier plan et éviter d’éventuelles dissonances préjudiciables dans une telle situation. La raréfaction de la parole présidentielle est aussi une constante depuis 1984. Selon la stratégie pensée par ses conseillers en communication, Gérard Colé et Jacques Pilhan, le président est bien moins présent dans les médias et préfère à des prises de parole répétées des interventions rares mais fortes [29]. Toutefois, cette phase d’attentat aurait justement pu se prêter à une intervention marquante.

La communication parcimonieuse de Jacques Chirac

Lors de la vague d’attentat de 1995, Jacques Chirac lui aussi opte pour la rareté. Contrairement à son prédécesseur, il intervient immédiatement à la télévision dans un format très bref, sur le perron de l’Élysée quelques heures après l’attentat du RER Saint-Michel. Mais à nouveau, c’est le Premier ministre (Alain Juppé) qui occupe le devant de la scène dans la presse, à la radio et à la télévision. Dans son intervention, le chef de l’État explique d’ailleurs que le Premier ministre l’a « informé » de la mise en vigueur du plan Vigipirate. Au total, sur les principales chaînes de télévision – TF1, A2/F2, FR3/F3, M6 –, le président n’apparaît [30] qu’à deux reprises le jour des attentats (dont sa déclaration) et qu’une seule fois dans les jours suivants (le 28 juillet) pour rendre visite aux blessés (doc. 1).

Doc1

Il semble donc qu’à cette période, la réponse communicationnelle aux attentats relève bien plus de la fonction du gouvernement et en particulier du Premier ministre et du ministre de l’Intérieur que du président.

L’hypercommunication sarkozyste et hollandiste

En ce qui concerne les deux cas les plus récents, le tableau est bien différent. Les graphiques obtenus grâce aux archives de l’Inathèque rendent bien compte de cette démultiplication de la parole présidentielle. Nous avons comparé le nombre de fois où, au cours de leur mandat, les présidents apparaissent sur les principales chaînes de télévision [31] en évoquant la question du terrorisme (doc. 2). Les chiffres peuvent étonner pour Jacques Chirac dont nous venons de voir qu’il intervient peu pendant les attentats de 1995. Si une partie de ce constat tient à la longévité de Jacques Chirac qui, à la différence de ses successeurs, enchaîne deux mandats, ce constat s’explique surtout en raison d’un contexte terroriste renouvelé après l’affirmation d’Al-Qaïda au début des années 2000 : l’essentiel des apparitions portant sur le terrorisme se concentrent en effet au moment des attentats du 11-Septembre 2001, de Madrid (2004) et de Londres (2005) (doc. 3).

Doc2 Doc3

Si l’on ne s’intéresse qu’aux attentats qui se sont produits en France, les chiffres sont bien plus faibles, une vingtaine d’apparitions au total. Au contraire, les deux derniers présidents étudiés voient le nombre d’apparitions télévisées en relation avec les attentats s’envoler : 150 pour Nicolas Sarkozy (doc. 4), 400 pour François Hollande (doc. 5).

Doc4 Doc5

Leur communication est immédiate et intense, et s’adapte à un écosystème médiatique désormais élargi aux chaines d’information continue et aux réseaux sociaux numériques. En 2012, Nicolas Sarkozy se rend à Toulouse et prononce un discours à Montauban le 21 mars pour rendre hommage aux victimes de Mohamed Merah, alors que l’assaut contre celui-ci n’a toujours pas été donné. L’intervention du président de la République est retransmise en direct sur LCP, France 3, BFMTV et ITélé. Le matin même, il avait transformé une rencontre avec les représentants de la communauté juive et musulmane en une véritable conférence de presse pour s’adresser à la nation [a href="http://discours.vie-publique.fr/notices/127000635.html" class="spip_out"]. En 2015, quelques minutes seulement après le drame, François Hollande se rend au local du journal Charlie Hebdo et y fait sa première déclaration. Seulement quelques heures, voire minutes après les attentats, les présidents interviennent désormais à la télévision et multiplient les prises de parole les jours suivants. Tous les formats sont utilisés pour marquer l’activisme du chef de l’État.

Les réseaux sociaux permettent également une communication bien plus rapide que celle des années 1980-1990. Seulement une heure après l’attaque de Charlie Hebdo, François Hollande livre son premier tweet : « Aucun acte barbare ne saura jamais éteindre la liberté de la presse. Nous sommes un pays uni qui saura réagir et faire bloc » (5 janvier 2015, 12h57). Lors des attentats du 13 novembre, c’est seulement deux minutes après la « neutralisation » des terroristes qu’il publie son tweet déjà cité (« Face à l’effroi, il y a une Nation qui sait se défendre… », 14 Novembre, 0h22) qui va connaître un succès inégalé avec près de 56 000 retweets, un record pour Twitter France.

En janvier comme en novembre 2015, François Hollande fait également usage à plusieurs reprises de l’allocution présidentielle, la prise de parole la plus solennelle possible pour le chef de l’État. Dès le 7 janvier 2015 au soir, il s’exprime devant les Français, puis renouvelle l’opération après la prise d’otage à l’épicerie casher et la neutralisation des frères Kouachi le 9 janvier. En novembre, il prend la parole à une heure tardive, 23h56, alors que l’assaut n’a pas encore été donné au Bataclan. Nicolas Sarkozy s’est, semble-t-il, interdit d’utiliser l’allocution présidentielle en raison de la campagne électorale, afin de ne pas être accusé de vouloir profiter de son statut de président-candidat [32].

Le contraste entre les années 1980-1990 et les attentats des années 2010 peut être expliqué par la multiplication des canaux de communication depuis trente ans. L’émergence d’internet et en particulier des réseaux sociaux permet ainsi au chef de l’État d’intervenir plus vite que par le passé. Les chaînes d’information continue ont également contribué à la médiatisation accrue des attentats, multipliant le dispositif des éditions spéciales afin de suivre en direct et au plus près les prises d’otage et les interventions policières [33], quitte à mettre en danger les victimes comme lors de l’attaque de l’épicerie casher le 9 janvier 2015. Le président a donc la possibilité de s’exprimer immédiatement et depuis le lieu des attentats comme le font Nicolas Sarkozy en mars 2012 et François Hollande en janvier 2015. Par ailleurs, le moindre de leurs déplacements peut faire l’objet d’images, contribuant ainsi à accroître le nombre d’apparitions sur les écrans de télévision.

Pour autant, cette explication par la multiplication des médias ne suffit pas selon nous à expliquer les régimes de communication aux antipodes entre les présidents des années 1980-1990 et ceux des années 2010 en période d’attentat.

La présidentialisation de la réponse aux attentats

L’avant-quinquennat : le terrorisme, l’affaire du gouvernement ?

Si internet n’existait pas du temps de François Mitterrand et connaissait ses balbutiements sous Jacques Chirac, le président de la République n’était pas démuni pour autant de moyens d’interventions rapides et forts, loin de là. Ni l’un, ni l’autre ne font usage de l’allocution présidentielle, alors même que François Mitterrand l’a utilisée de nombreuses fois durant ses deux septennats, notamment pour annoncer la nouvelle politique économique en mars 1983, le changement de Premier ministre intervenu en 1991, ou lors de la Guerre du Golfe (1990-1991) [34]. Jacques Chirac fera une allocution présidentielle pour annoncer la dissolution de 1997 et nous avons vu plus haut que comme Premier ministre il n’avait pas hésité à en faire usage lors de l’attentat de la rue de Rennes en 1986.

Par ailleurs, s’ils l’avaient voulu, leur visite des lieux d’attentat aurait pu être relayée par les médias, or ni l’un, ni l’autre ne laisse filtrer d’image ou accepte de faire une déclaration contrairement à Nicolas Sarkozy et François Hollande. L’information en continu connaissait ses débuts avec notamment la chaîne de radio France Info créée en 1987 et les chaîne de télévision LCI (1994) et iTélévision (1999), disponibles uniquement par abonnement. Avant la création de la TNT dont a immédiatement bénéficié BFMTV (2005), leur écho était bien plus faible qu’aujourd’hui. Mais les principales chaînes de télévision, alors lancées dans une quête de plus de sensationnalisme et d’immédiateté [35] ce seraient faites le relai d’une visite et prise de parole présidentielle à la suite des attentats, dans le JT de 20h ou même dans un flash spécial d’information.

Si François Mitterrand comme Jacques Chirac n’interviennent que peu durant ces phases d’attentat, c’est que, selon nous, ils considèrent la réponse communicationnelle aux attentats comme relevant de l’action ministérielle et non de celle du chef de l’État. Tous deux, et malgré la cohabitation, dans le cas de François Mitterrand, affirment leur soutien à l’action du Premier ministre et du ministre de l’Intérieur. François Mitterrand va même plus loin en refusant de commenter l’action du gouvernement en matière de sécurité. Dans les mémoires écrites ou orales des conseillers en communication, cette question des attentats est d’ailleurs beaucoup moins présente que d’autres épisodes majeurs des mandats présidentiels comme les guerres (du Golfe, guerre en Irak), les périodes électorales ou les soubresauts internes de la vie politique [36]. En comparaison, les mémoires des conseillers des derniers présidents, surtout de François Hollande font une large place aux attentats et à leur gestion communicationnelle [37].

Le tournant du quinquennat

Alors comment expliquer que les attentats fassent l’objet d’une communication si intense pour la dernière décennie ? Dans le cas de François Hollande, on peut avancer la gravité accrue des attentats. Jamais la France n’avait connu avant novembre 2015 un si grand nombre de morts. Mais cela n’explique en rien l’hyperactivité du président en janvier 2015, ni celle de Nicolas Sarkozy en mars 2012. Si la réaction aux attentats devient l’affaire du président, c’est peut-être en raison du tournant constitutionnel que constitue le passage au quinquennat.

La réduction du mandat présidentiel et sa fusion avec celui des députés fait du président le véritable chef de la majorité [38]. La présidentialisation du régime s’est nettement accentuée, privant le Premier ministre d’une part de ses pouvoirs et de sa marge de manÅ“uvre. François Fillon est ainsi très peu présent médiatiquement durant les attaques de Mohamed Merah et Manuel Valls occupe surtout le terrain parlementaire en janvier et novembre 2015. Cette évolution institutionnelle peut expliquer que le président se trouve propulsé au premier plan dans les contextes d’attentat. Plus haut nous avons mis en valeur le grand nombre d’apparitions de Jacques Chirac. La mise en scène du président comme pivot de la politique de sécurité se retrouve d’ailleurs sous Nicolas Sarkozy comme François Hollande. Tous deux réunissent immédiatement des conseils de sécurité et les renouvellent quotidiennement durant la période de crise aiguë. Sous François Hollande, ces réunions font même l’objet de photographies diffusées à la presse et sur les réseaux sociaux afin d’accentuer l’image d’un président au plus près de l’action.

L’influence américaine ?

Une autre explication peut être apportée selon nous à ce changement radical de régime de communication. Gérôme Truc a bien montré comment les attentats du septembre 2001 ont modifié le cadrage médiatique des attentats et la communication présidentielle [39]. Le discours aux accents guerriers de George Bush a ainsi inspiré les discours des dirigeants politiques européens et notamment français qui n’hésitent plus à parler de « guerre ». On est ainsi très loin des propos d’un François Mitterrand qui semblait presque minimiser l’attentat par rapport aux différentes menaces qui pèsent sur la France.

Les attentats du 11-Septembre ont aussi montré qu’une telle situation de crise pouvait servir à souder la population derrière le chef de l’État. Le sociologue américain John Mueller avait déjà montré cet effet de coalition derrière la personne présidentielle après la Guerre du Golfe [40]. Lors des phases de crise, les critiques à l’égard du pouvoir se taisent au nom de l’unité nationale. Le discours présidentiel devient dès lors le seul véritablement audible. La distance des journalistes à l’égard du pouvoir est elle aussi suspendue, favorisant nettement la popularité du chef de l’État [41]. On retrouve cet effet « rally round the flag » derrière George Bush après l’attaque du World Trade Center. Ce président pourtant mal élu (minoritaire selon le suffrage des citoyens, mais majoritaire selon le système d’élection indirecte en vigueur aux États-Unis) voit sa popularité s’envoler de 51 % à 90 % [42]. Dans une période marquée par une désillusion politique croissante, les chefs d’État ont donc tout intérêt à monter en première ligne s’ils veulent rassembler derrière eux. Cet aspect stratégique, voire électoral de la gestion des attentats est d’ailleurs bien mis en valeur par Laurie Boussaguet et Florence Faucher dans leur étude du discours présidentiel sous François Hollande [43] et de la gestion de la marche républicaine du 11 janvier [44]. Pour Nicolas Sarkozy, le contexte de campagne électorale ne lui a pas permis de tirer réellement bénéfice des attentats. Mais sa remontée fulgurante les dernières semaines avant le scrutin [45] n’est peut-être pas sans lien avec les attentats. François Hollande sans doute le plus omniprésent des présidents parmi les cas étudiés bénéficie lui pleinement du phénomène. Sa popularité s’envole de plus de 10 points en janvier 2015 et 8 points en novembre 2015 selon le baromètre BVA-iTélé. François Mitterrand et Jacques Chirac, beaucoup moins médiatiques, n’avaient connu aucune hausse de leur popularité suite aux attentats. Cette corrélation entre présence médiatique des principaux leaders et phénomène de rassemblement derrière leur personne semble confirmée par la hausse de Jacques Chirac, Premier ministre qui connaît une embellie de plus de 10 points suite à l’attentat de la rue de Rennes en septembre 1986 [46].

Conclusion

Par cet article nous avons souhaité éclairer l’évolution de la communication des présidents français face aux attentats depuis les années 1980. Il ressort d’abord une assez grande continuité dans le discours présidentiel appelant à l’unité d’une nation attaquée par des « barbares ». Les contextes très différents, ainsi que les idéologies politiques aux antipodes ne semblent guère modifier le contenu de ces discours. Cette comparaison dans le temps fait cependant ressortir une rupture assez franche entre la période des années 1980-1990 et celle des années 2010. Avec François Mitterrand et Jacques Chirac, le président de la République apparaît comme une figure souveraine, garante de l’unité nationale, mais ne gérant pas directement la question du terrorisme qui relève essentiellement de l’action gouvernementale. Ses prises de paroles sont rares et brèves.

Cette lecture de la fonction présidentielle en phase d’attentat semble battue en brèche dans les années 2000-2010. Nicolas Sarkozy comme François Hollande sont au premier plan de la riposte communicationnelle aux attentats. Le gouvernement s’effaçant derrière eux. Nous avançons deux interprétations possibles pour cette mutation. D’abord, l’évolution institutionnelle que fut le passage au quinquennat, faisant de plus en plus du chef de l’État, le chef du gouvernement. Cet accroissement de l’importance de la parole présidentielle en phase d’attentat peut également découler de l’influence des attentats de 2001 qui mettent au premier plan la figure présidentielle et sa capacité à rassembler derrière lui le plus grand nombre, inspirant ainsi la réaction des chefs d’État français depuis cette période.

[1] R. Dynes, « Interorganizational Relations in Communities under stress », in Quarantelli Enrico, Disasters, Theory and Research, Beverly Hills, California-Sage, 1978, p. 51.

[2] I. Sommier, Le terrorisme, Paris, Flammarion, 2000, p. 112.

[3] Ibid, p. 10.

[4] A. Schmid et J. De Graaf, Violence as communication : insurgent terrorism and the Western news media, Thousand Oaks, Sage, 1982, p. 14.

[5] P. Nora, « Retour sur un événement monstre. L’avant et l’après », Le Débat, Vol. 3, no 185, 2015, p. 4-10.

[6] J. Fragnon, Le discours antiterroriste. La gestion politique du 11 septembre en France, Thèse de science politique soutenue sous la direction de Paul Bacot à l’Université Lyon 2, 2009, p. 148

[7] I. Sommier, op. cit., p. 16.

[8] Respectivement de F. Mitterrand à F. Hollande : Gérard Colé, Claude Chirac, Franck Louvrier et Gaspard Gantzer.

[9] P. Lehingue, « La parole présidentielle. Travail de codification et définition du poste » in Lacroix Bernard et Lagroye Jacques (dir.), Le président de la République : usages et genèses d’une institution, Paris, Presses de Sciences Po, 1992, p. 109-140.

[10] L. Boussaguet et F. Faucher, « La construction des discours présidentiels post-attentats à l’épreuve du temps », Mots. Les langages du politique, n° 118, 2018, p. 95-115.

[11] G. Truc, Sidération. Une sociologie des attentats, Paris, PUF, 2016.

[12] Le Monde, 18/09/1986.

[13] P-E. Guigo, « L’étoffe présidentielle à l’épreuve des attentats », in Lefébure Pierre, Sécail Claire (dir.), Le défi Charlie : les médias à l’épreuve des attentats, Lemieux Editeur, 2016, p. 79-114.

[14] Allocution du Président de la République en hommage aux victimes des attentats de Toulouse et Montauban, 21 mars 2012.

[15] INA, Soir 3, France 3, 28/07/1995 ; 19-20h, France 3, 21/03/2012.

[16] INA, JT de 13 heures, TF1, 07/01/ 2015.

[17] L. Boussaguet, F. Faucher, op. cit.

[18] M. Ballet, Peur, espoir, compassion, indignation : l’appel aux émotions dans les campagnes présidentielles (1981-2007), Paris, Dalloz, 2012.

[19] Discours du Président de la République lors des vœux aux corps diplomatiques, 16/01/2015.

[20] Allocution du Président de la République en hommage aux victimes des attentats de Toulouse et Montauban, 21/03/2012.

[21] Le Monde, 26/07/1995.

[22] Allocution du Président de la République en hommage aux victimes des attentats de Toulouse et Montauban, 21/03/2012.

[23] Allocution du Président de la République, 09/01/2015.

[24] Allocution du Président de la République, 07/01/2015.

[25] Ibid.

[26] Discours du Président de la République pour l’inauguration de la Philharmonie de Paris, 15/01/2015.

[27] Le Monde, 18/09/1986.

[28] INA, JT Midi, Antenne 2, 28/10/1986.

[29] « Aiguilleur de l’opinion », Entretien avec Gérard Colé, n°43, Lettre de l’Institut François Mitterrand, avril 2013.

[30] Nous entendons ici par « apparition télévisée » la présence des chefs de l’État à l’écran telle qu’elle a été référencée par les documentalistes de l’Inathèque dans les notices des archives vidéo.

[31] TF1, A2/F2, FR3/F3, M6.

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[32] Entretien avec Franck Louvrier, 02/05/2013.

[33] T. Devars, La Politique en continu. Vers une BFMisation de la communication ?, Paris, Les Petits matins, 2015.

[34] P-E. Guigo, François Mitterrand : un homme de paroles ?, Paris, PUV, 2017.

[35] A. Mercier, Le journal télévisé : politique de l’information et information politique, Paris, Presses de Sciences-Po, 1996.

[36] Entretien avec Gérard Colé, 9/12/ 2015 ; Entretien avec Claude Chirac, 8/02/2014 ; G. Colé, Le conseiller du prince, Paris, Michel Lafon, 1999.

[37] G. Gantzer, La politique est un sport de combat, Paris, Fayard, 2017.

[38] D. Bruno, « Le quinquennat : retour sur les vrais enjeux d’un faux débat », Revue juridique de l’Ouest, n° 4, 2000, p. 486-517.

[39] G. Truc, op. cit.

[40] J. Mueller, « Presidential Popularity from Truman to Johnson », American Political Science Review, n° 64, 1970, p. 18-34.

[41] B. Nacos, Y. Bloch-Elkon, R. Shapiro, Selling fear : counterterrorism, the media, and public opinion, Chicago, University of Chicago Press, 2011.

[42] Baromètre Gallup-USA Today, octobre 2001.

[43] L. Boussaguet et F. Faucher, « La construction des discours présidentiels post-attentats à l’épreuve du temps », op. cit.

[44] L. Boussaguet et F. Faucher, « Quand l’État convoque la rue : la marche républicaine du 11 janvier 2015 », Gouvernement et action publique, Vol. 6, n° 2, 2017, p. 37-67.

[45] Selon le baromètre TNS-Sofres (mars-avril 2012), Nicolas Sarkozy obtient en avril 2012 sept points de plus qu’en mars et il est crédité de 3 à 4 points supplémentaires au premier tour de la présidentielle, ainsi qu’au deuxième et talonne finalement François Hollande au terme du second tour

[46] Baromètre TNS Sofres, octobre 1986.

Citer cet article : https://www.histoiredesmedias.com/La-communication-mediatique-des.html

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