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Dossier "L’écriture documentaire anglo-saxonne : De la propagande à la contestation", La Revue LISA.
Responsables : Delphine Letort, Georges Fournier.
Du documentaire d’exposition initié par John Grierson en 1926 au documentaire interactif et réflexif représenté de manière emblématique par les films de Michael Moore, l’histoire du documentaire est celle d’une forme cinématographique instable. Dans son ouvrage pionnier sur le genre (Representing Reality, Bloomington and Indiana, Indiana University Press, 1991), Bill Nichols divise le genre en quatre catégories (exposition, observation, interactif, réflexif), qui semblent pourtant se croiser pour dessiner un genre hybride selon la réalité qu’il investit. Ces inflexions traduisent des enjeux différents selon la réalité enregistrée et le sens qu’on veut lui donner : engagement militant, œuvre de mémoire, réflexion didactique, enquête sociale, le documentaire ne cesse de renouveler les formes de son discours pour écrire l’Histoire ou faire émerger une contre-Histoire. Fort de l’illusion mimétique qui confère au documentaire son pouvoir politique, le documentaire peut servir un but de propagande (New Deal) aussi bien qu’un discours contestataire (théories du complot).
L’objectif de ce numéro est d’étudier les stratégies mises en œuvre par les documentaires qui racontent l’Histoire. On pourra étudier les stratégies discursives dans des œuvres qui ont contribué à moderniser le genre, analyser le discours historique dans des films qui investiguent des événements du passé. Les questions suivantes ouvrent d’autres pistes de réflexion possibles :
Le documentaire et la censure : lorsque la vérité historique rencontre la raison d’Etat.
Le rôle de la télévision dans l’évolution de la forme documentaire.
Le documentaire militant et l’engagement politique qu’il représente.
L’écriture d’une contre-Histoire ou le documentaire contestataire.
La tradition sociale du documentaire.
L’autofiction comme nouvelle forme de documentaire.
La dimension fictionnelle du documentaire.
Le documentaire comme œuvre de mémoire.
Les propositions d’articles ne devront pas excéder 500 mots et comporter une brève bibliographie. L’ensemble doit être soumis avant le 1er décembre 2010 à Delphine Letort (Delphine.Letort@univ-lemans.fr) et Georges Fournier (gr.fournier@wanadoo.fr).
En savoir plus : http://lisa.revues.org/index3919.html