SPHM Infos
Appel à communication
Colloque international "Hybridité discursive et culturelle" 29-30 octobre 2009, Département d’études françaises, Université de Turku (Finlande)
Le terme hybridité est peut-être devenu un peu trop passe-partout dans les études culturelles, traductologiques, littéraires, sociologiques. N’empêche, le concept cherche à dire un certain rapport à l’autre, à la langue, à l’identité – signalant une certaine tension entre racines et parcours, entre catégorisations et transitions. D’autres mots le taquinent comme métissage, mixage, mixité et créolisation, tous allant contre un certain purisme. De ses origines biologiques, avec des connotations souvent péjoratives, à son application à des groupes culturels, de son rapport avec la parenté à ses retombées dans les domaines de l’action sociale, des politiques d’intégration, de la démographie, de sa remise en cause des notions d’appartenance à sa force explicative dans les domaines des cultures et des lettres, l’hybridité a traversé le temps, pour être reactivée, popularisée depuis les années 1990.
Comment est-elle perçue aujourd’hui dans le monde de la recherche ? Quels discours a-t-elle produit ou produit-elle encore ? A-t-elle un avenir dans les sciences du langage et plus généralement dans les sciences humaines et sociales ? N’est-elle qu’un mot banalisé dans le marketing de la mode, de la cuisine, de la musique, de l’art, du spectacle, etc. ? Ou un concept transversal pour comprendre la dynamique de la globalisation culturelle ? Dans l’emportement actuel pour le mélange de tout avec n’importe quoi, il y a un risque pour la réflexion parce que le mélange syncrétique (genre salade où les ingrédients restent distincts) ne se confond pas avec le mélange métissé (genre parfum qui est plus que l’addition des molécules de ses composants).
L’hybridité est à la fois un croisement entre des genres, des formes, des tendances, des groupes et des individus… et la reconnaissance de la diversité, de la différenciation, du multiple. Elle est aussi comme une résistance aux normes en vigueur, aux diktats d’une communauté ; elle peut être parfois, et de manière paradoxale, un signe d’exclusion, de repli, de renfermement.
A l’occasion de son 60ème anniversaire, le Département d’études françaises de l’université de Turku vous invite à aborder ces questions et à proposer une intervention. Parmi les thématiques possibles, mais non exclusifs et sans souci de les hiérarchiser :
1) multilinguisme, multiculturalisme et identité dans le cadre des sciences du langage, de la traductologie, de la littérature…
identités multiples et littérature
littérature-monde et français hybride
multilinguisme à l’école, à l’université et dans le monde du travail
mobilité universitaire et perception de l’altérité
2) les processus d’hybridation culturelle et linguistique
pratiques mixtes de signes ( par ex. mots images, peintures)
littératures / cinémas minoritaires et hybridation culturelle
présence de l’oral dans l’écrit (messages SMS, chats, blogs, bandes dessinées, chansons rap, littératures illustrées (dites pour enfants, roman-photo), littératures à tradition orale, théâtre
variations orales et écrites en traduction
3) l’analyse discursive de l’hybridité en relation avec la complexité des sujets, des situations sociales et des valeurs culturelles
complexité et hétérogénéité des sujets et de leurs productions culturelles.
hybridation des genres (littéraires, universitaires, scientifiques, dans le CMO …)
formes et discours de résistance à l’hybridité culturelle
représentations des langues et de leurs variations au cinéma, au théâtre, dans les BD, les jeux vidéo
transnationalité, mondialisation et discours sur la diversité culturelle
4) médiation (inter)culturelle et (inter)linguistique
contacts et mélanges de langues ( par exemple, littératures désignées comme post-coloniales, présence de l’anglais dans le parler de certains jeunes, langues véhiculaires…)
technologies numériques, réseautage et discours métissé
enseignement et apprentissage des langues
Langues de travail : français et anglais
Comité scientifique :
Yves Gambier, Université de Turku
Olga Galatanu, Université de Nantes
Marjut Johansson, Université de Turku
Sophie Moirand, Université de Paris III
Alexis Nouss, Université de Cardiff
Aino Niklas-Salminen, Université de Aix-en-Provence
Marie-Anne Paveau, Université de Paris XIII
Eija Suomela-Salmi, Université de Turku
Robert Vion, Université de Aix-en-Provence
Comité d’organisation :
Fred Dervin, Université de Turku ; Yves Gambier, Université de Turku ; Marjut Johansson, Université de Turku ; Olli-Philippe Lautenbacher ; Maarit Mutta, Åbo Akademi ; Eija Suomela-Salmi, Université de Turku
Calendrier :
Date limite pour soumettre une proposition : 20 septembre 2009 (à envoyer en document joint dans un courriel à eisusa@utu.fi et à gambier@utu.fi
Notification aux auteurs : 27 septembre 2009
Programme en ligne : 15 octobre 2009
Frais d’inscription : avant le 15 octobre 100 euros ; doctorants 60 euros, après le 15 octobre 130 euros ; doctorants 80 euros. Ce montant inclut : les déjeuners, les pauses-cafés et le dîner du vendredi 30 octobre.
Contacts :
Eija Suomela-Salmi (eisusa@utu.fi)
Département d’études françaises
20014 Université de Turku
Finlande
Yves Gambier (gambier@utu.fi)
Centre de traduction et d’interprétation
20014 Université de Turku
Finlande