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Appel à communications, colloque "l’interdisciplinarité en question dans les Sciences de l’Information- Communication", 22 au 24 novembre 2012, Toulouse
Du 22 au 24 novembre 2012, l’Association des Doctorants Toulousains en Sciences de l’Information et de la Communication (ADT-SIC) organise à Toulouse un colloque sur le thème de l’interdisciplinari té. L’objectif de cet évènement est de fournir des pistes de réflexion aux jeunes chercheurs (doctorants ou jeunes docteurs) pour penser les modalités d’application d’une démarche interdisciplinaire dans le cadre d’un travail de recherche en Sciences de l’Information et de la Communication.
S’interroger sur l’interdisciplinari té, c’est questionner les liens pouvant exister entre deux ou plus de deux disciplines. Cela suppose en premier lieu de commencer par définir ce qu’est une discipline. Charaudeau en propose la définition suivante :
Une discipline est constituée d’un certain nombre de principes fondateurs, d’hypothèses générales, de concepts qui déterminent un champ d’étude et permettent en même temps de construire le phénomène en objet d’analyse. Se constitue ainsi un cadre conceptuel, et c’est à l’intérieur de ce cadre que peuvent être construites diverses théories, comme proposition d’une certaine systémique autour de certaines catégories. (Charaudeau, 2010)
Cependant, la question des frontières disciplinaires n’est pas aussi simple que pourrait le laisser penser cette première définition. En effet, dans certains cas « plusieurs positions théorico-méthodologiq ues coexistent à l’intérieur d’un même cadre conceptuel » et chacune de ces « sous-disciplines » peut à son tour se scinder en plusieurs « courants disciplinaires proposant des hypothèses, des catégories et une démarche d’analyse spécifiques » (Charaudeau, 2010). Ainsi, les frontières disciplinaires tendent à devenir floues dès lors que l’on cherche à les approcher.
Or, c’est entre autre dans cette zone de flou que les contacts entre différentes disciplines peuvent avoir lieu (Morin, 1990) et que de nouvelles disciplines peuvent émerger. C’est en particulier le cas des Sciences de l’Information et de la Communication (SIC) qui, dès leur naissance, ont joué avec les frontières disciplinaires et se sont construites à la fois au travers de diverses disciplines et en suscitant l’intérêt « de sciences aussi diverses que la philosophie, l’histoire, la géographie, la psychologie, la sociologie, l’ethnologie, l’économie, les sciences politiques, la biologie, la cybernétique, ou les sciences cognitives » (Mattelart et Mattelart, 2004).
Ce n’est que dans un second temps que les Sciences de l’Information et de la Communication ont été reconnues en tant que discipline institutionnelle autonome grâce aux « attributs » nécessaires dont elles disposaient pour se constituer en tant que champ spécifique de compétence (Boure, 2007). Ainsi, les SIC ont ouvert un nouveau lieu d’étude par rapport aux champs « traditionnels » en proposant de nouvelles problématiques et en définissant de nouveaux objets. En outre, les SIC ont développé des cadres conceptuels théorico-méthodologiq ues originaux en apportant un regard nouveau sur des thèmes déjà connus.
Très récemment, plusieurs articles, en réponse à l’article de Patrick Charaudeau « Pour une interdisciplinarité ``focalisée’’ dans les SHS » (Charaudeau, 2010), sont parus dans les numéros 18 et 19 de la revue Questions de communication. Le nombre importants de réactions suscitées par cet article semble nous indiquer que la question de l’interdisciplinari té demeure au cÅ“ur des préoccupations actuelles des chercheurs en SIC. Il ne faut cependant pas confondre l’interdisciplinari té avec d’autres approches voisines telles que : la pluridisciplinarité , la transdisciplinarité , la multidisciplinarité ou encore la métadisciplinarité (Morin, 1990). Pour circonscrire quelques uns de ces termes qui nous ont semblé les plus importants, nous définirons la pluridisciplinarité comme « une addition de disciplines, sans véritable interaction entre elles » (Darbellay, 2005). La démarche pluridisciplinaire étant perçue comme une juxtaposition de savoirs sur une problématique commune. L’interdisciplinari té, en revanche, « consiste à établir de véritables connexions entre concepts, outils d’analyse et modes d’interprétation de différentes disciplines » (Charaudeau, 2010). Ainsi, dans la démarche interdisciplinaire, il s’agit de combiner les compétences les plus adéquates de plusieurs disciplines afin de produire un discours sui generis.
Cependant, force est de constater que, pour le jeune chercheur, se positionner à la fois théoriquement et méthodologiquement par rapport à un objet d’étude particulier, n’est pas nécessairement chose aisée. En effet, la multiplicité d’objets et d’approches en SIC, peut être, tantôt source de richesse tantôt source de confusion. C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité inviter les jeunes chercheurs en SIC à s’interroger sur la manière dont ils convoquent, tout au long de leur parcours de thèses, les disciplines nécessaires à la compréhension de leur objet d’étude ; sur la manière dont ils ont élaboré leur cadre théorique ; ainsi que sur la manière dont ils sont éventuellement amené à se positionner au sein d’une équipe composé de chercheurs issus de champs disciplinaires distincts.
Pour répondre à ces interrogations, ce colloque se propose de traiter un certain nombre de problématiques portant sur la spécificité d’une réflexion en SIC et de son rapport aux autres disciplines. Nous proposons à titre indicatif les axes de réflexion suivants :
Pluridisciplinarité , transdisciplinarité et interdisciplinarité dans les SIC.
Construire son objet de recherche en SIC.
Les méthodologies en SIC.
Les apports théoriques de disciplines voisines.
Les modalités d’articulation entre concepts et outils dans une démarche interdisciplinaire.
L’utilisation de théories ou de méthodologies propres aux SIC par les autres disciplines.
Modalités de participation
Les jeunes chercheurs désirant présenter une communication sont priés d’envoyer par courriel à l’adresse suivante (colloque.adtsic@gmail.com) au plus tard le 30 juin 2012 un résumé de 1300 mots (bibliographie non comprise) en français ou en anglais. Le résumé (sous la forme NomPrénom.doc) doit être rédigé avec la police Times New Roman (taille 12). Sur un deuxième document figurera le nom de l’auteur, sa fonction et son rattachement institutionnel, ainsi qu’une brève bio-bibliographie.
L’examen des résumés par le comité scientifique aura lieu durant l’été 2012 et l’annonce des contributions retenues aura lieu le 1er septembre 2012.
Durant le colloque, une interprétation consécutive est prévue en français/anglais.
Au terme du colloque, certaines communications seront retenues pour publication en privilégiant la qualité des articles et la cohérence du projet éditorial.
Pour toute information : www.colloque-adtsic.com