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Appel à communication colloque international "Les cultures des sciences en Europe. Dispositifs en pratique", Nancy, les 9 et 10 décembre 2010.
Organisé par le Centre de recherche sur les médiations (CREM - EA 3476), (Université Paul Verlaine-Metz, Université Nancy 2, Université de Haute-Alsace) et le laboratoire interuniversitaire des sciences de l’éducation et de la communication (LISEC – EA 2310) (Université de Strasbourg, Université Nancy 2, Université de Haute-Alsace).
En novembre 2000, la Commission européenne rédigeait un document intitulé Science, société et citoyens en Europe qui constituait la première pierre d’un vaste programme de réflexions et d’actions autour des questions sciences-technologies-société. L’Europe affirme ainsi son rôle dans la médiation des sciences et des techniques par le Plan d’action qu’elle élabore en 2002 et l’inscription forte des préoccupations relatives à l’interface sciences/société dans les 6e et 7e programmes cadres, autour des thèmes Science et société puis Science dans la société.
Dix ans après ces premiers pas, il semble opportun de dresser un état des lieux problématisé des actions, des « philosophies » et des agendas politiques présidant à cette préoccupation européenne.
Le colloque Les cultures des sciences en Europe : dispositifs en pratique représente le premier volet d’une manifestation qui se tiendra à Nancy, puis à Strasbourg (printemps 2011). Il vient poursuivre la réflexion engagée dans le dossier publié dans le n°17 de la revue Questions de communication.
Ce premier volet, au-delà du simple état des lieux des pratiques de médiation en matière de cultures scientifiques en Europe, vise à examiner les différents dispositifs de médiation dans le domaine des sciences et des techniques. Existe-t-il des « traditions nationales » ? Sont-elles transférables d’un contexte à l’autre, et comment ? Quels sont les modèles favorisés voire imposés aux niveaux local et européen ? Sur quels présupposés s’appuient-ils ?
Une attention particulière sera ainsi accordée aux rôles que ces dispositifs attribuent aux publics et aux positionnements effectifs de ces derniers. Par ailleurs, parce qu’un dispositif de médiation n’est jamais neutre, il importe d’ouvrir le débat sur les fonctions d’organisation, de crédibilisation et de
hiérarchisation des valeurs sociétales/culturelles que les politiques de médiation attribuent aux sciences et aux techniques. Il s’agira aussi d’apprécier les interrogations ouvertes par la « standardisation » européenne des dispositifs, la complexité de leur adaptation aux cultures locales, les possibilités ou impossibilités de transférabilité…
Sont attendues des contributions relevant des Sciences de l’information et de la communication, et de façon plus large des différents domaines des Sciences humaines et sociales. Les présentations théoriques ouvrant sur des questionnements nouveaux, les recherches empiriques originales ainsi
que les études de cas seront particulièrement appréciées, ainsi que les réflexions critiques et retours d’expériences provenant des acteurs de la médiation. Aussi le colloque permettra-t-il de participer à l’émergence de problématiques nouvelles et de faire dialoguer les approches. Les contributions seront de préférence nourries par une mise en perspective via une approche comparative concernant les pratiques ou les politiques de la médiation scientifique et technique dans différents pays
européens.
Les communications se distribueront autour de 3 axes : « Espaces et dispositifs de médiation », « Les publics, acteurs de la médiation » et « Confrontations des savoirs savants et des savoirs citoyens ».
1/ Espaces et dispositifs de médiation
Des installations aux forums hybrides via les fêtes de la science, les dispositifs actuellement dédiés à la médiation des sciences et des techniques sont de plus en plus diversifiés, se voient chargés de missions nouvelles et charrient des enjeux traditionnels (vulgarisation) et/ou plus contextuels (dans le cadre de la communication autour des controverses publiques, par exemple). Cependant, cette diversité ne doit pas masquer que les dispositifs mettent en jeu des négociations complexes entre
différentes catégories d’acteurs (bailleurs de fonds, responsables d’institutions, chargés de communication, architectes ou scénaristes, médiateurs, chercheurs…) conduisant à une confrontation de visions du monde parfois très différentes. Ces négociations ne sont pas sans
incidences sur la forme finale des dispositifs. Quelles sont leurs incidences sur le choix des médias utilisés (images, textes, sons, vidéo ou outils interactifs, architecture spatiale) et sur le rôle qu’ils devraient jouer dans la médiation ? Comment forment-elles les contours des narrations relatives
aux sciences, aux techniques et à leurs développements ? Sur quels principes tacites se fondent les dispositifs mis en pratique ?
2/ Les publics : acteurs de la médiation ?
Les mutations récentes de la rhétorique européenne plaidant pour un engagement plus large des publics vis-à-vis de la science et de la technologie conduit à interroger la façon dont les dispositifs configurent les rôles et interactions des acteurs de la médiation. Comment ces dispositifs sont-ils censés agir – et agissent-ils concrètement – sur l’engagement ou l’implication des publics dans les actions concernant à la fois les sciences, les technologies et la société ? Comment sont-ils conçus dans les politiques de communication scientifique et technique ? Ce questionnement concerne
notamment les dispositifs dirigés vers les jeunes publics – futures forces vives de la société de la connaissance. Il s’adresse également aux publics des espaces de médiations classiques (médias, musées, science centers…) et à ceux des formes plus récentes de médiation (débats publics, forums
hybrides…). S’il existe des « publics particuliers », comment ceux-ci sont-ils définis ? Et comment se manifestent-ils effectivement ? Dans ce cadre, on pourra s’interroger sur les pré-requis auxquels est soumis l’engagement des publics : l’éducation et la sensibilisation accrues aux sciences et technologies constituent-elles des préalables nécessaires ? Dans quels domaines ? Qu’en est-il attendu ? Et quelles sont les représentations des publics qui motivent ces préalables ?
3/ Confrontations des savoirs « savants » et des savoirs « citoyens »
Les dispositifs mobilisés dans les espaces de médiation scientifique et technique proposent des récits, des scénarisations, des agencements, hiérarchisent les représentations, les questionnements et les acteurs qui apparaîtront plus ou moins légitimes, et participent ainsi à une cartographie des savoirs, à l’élaboration de promesses et à une organisation, un classement des valeurs qui y sont associées. Dans ce cadre, il importe d’analyser la façon dont est organisée et s’organise la
confrontation entre savoirs savants et autres savoirs (informels, culturels,..). Quel rôle sociétal est implicitement dévolu aux représentations de la science et des technologies ? Quelle place est laissée
aux savoirs « profanes » ?
Le volet 2 de ce colloque se déroulera à l’Université de Strasbourg au printemps 2011. Il s’intitulera Les cultures des sciences en Europe. Dispositifs, discours et institutions. L’appel à communication sera diffusé en temps voulu.
Proposition de communication :
Les communications pourront être prononcées en français ou en anglais. Elles feront l’objet d’une présentation de 30 minutes.
Les propositions doivent impérativement comporter les éléments suivants :
nom et prénom, adresse électronique, cordonnées téléphoniques et postales
statut professionnel, institution de rattachement de l’auteur/des auteurs
500 mots maximum (3000 signes), en langue française ou en langue anglaise (précisant la problématique, les données utilisées et la méthode).
Calendrier :
Les propositions doivent être déposées auprès de Philippe Chavot ou Anne Masseran, à l’adresse suivante : cultures.sciences@free.fr au plus tard le 30 juillet.
Les auteurs seront informés par courriel de la réponse faite à leur proposition de communication.
Publication :
Après validation par le comité scientifique, les textes des communications seront publiés en un volume d’actes.
Comité scientifique :
Patrick Amey (Dpt de Sociologie, Université de Genève)
Christian Dournon (Réseau Hubert Curien de Lorraine)
Ulrike Felt (VIRUSSS, Université de Vienne)
Béatrice Fleury (CREM, Université Nancy 2)
Philippe Hert (Université de Provence / C2SO, ENS Lyon)
Elsa Poupardin (LISEC, Université de Strasbourg)
Jacques Walter (CREM, Université Paul Verlaine, Metz)
Organisation :
Philippe Chavot (LISEC, Université de Strasbourg)
Anne Masseran (Université de Strasbourg / CREM, Université Nancy 2)