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AAC colloque "L’image-relation : trivialité, sensibilité, visibilité" 27-29 mars 2017

Date limite : 4 décembre 2016

L’image est un objet de dynamique culturelle et anthropologique dont la prégnance s’est démultipliée dans nos sociétés hypermodernes (Belting, 2001 ; Lipovetsky, 2008). L’origine, le statut, la nature et la plasticité même de l’image demeurent des questionnements sans cesse renouvelés car l’image vit, circule, performe, se renouvelle, et fait face à une révolution du regard comme du visible. Mais que donne-t-elle à voir, à subir et à éprouver ? Quelles formes nouvelles d’interactions, d’identification, de distanciation, de vénération et de célébration convoque-t-elle ? Quelle sensibilité nous inspire-t-elle ? À quelle trivialité nous assigne-t-elle ? Et enfin dans quel rapport au temps nous inscrit-elle ?

Nous proposons de circonscrire l’image, en tant qu’objet d’études, au prisme de trois paradigmes, trivialité, sensibilité et visibilité, qui marquent une modernité certes tardive (Rosa, 2010) mais dont la dynamique ne cesse de déployer des dispositifs de confrontation à l’image.

Image et trivialité

L’image est en effet un des objets d’une problématique de la trivialité que défend Yves Jeanneret. La trivialité, telle qu’elle est déployée dans son œuvre, constitue une catégorie descriptive qui permet de saisir et de penser le fait que les « objets et les représentations circulent et passent entre les mains et les esprits des hommes » (Jeanneret 2008). Le trivial s’entend ici au sens étymologique : il désigne la rencontre, le carrefour, les hasards de la circulation. Expérimenter la mise en trivialité de l’image, c’est penser sa circulation et ses appropriations successives mais également les rapports de pouvoir et de savoir instruits par l’image. La circulation de l’image questionne donc à la fois sa reproduction, son appropriation sociale mais également ce qui s’institue, à travers l’image, comme symbolique dans les sociétés humaines (Goody, 1997).

Image et sensibilité

L’image est également un des objets majeurs d’une problématique de la sensibilité réhabilitée notamment par Claudine Haroche (2008) mais également par Emanuele Coccia (2010). Les flux d’images continus, cet « état de fluidité » qu’évoque Haroche, conduisent à « des formes d’indistinction, d’indifférenciation entre le réel et le virtuel, entre les individus » et questionne une possible « ère nouvelle de la condition sensible » qui produit autant d’insignifiance que de défiance. L’image dans son surgissement continuel brouille ce qui nous relie à l’autre et au monde, modifie notre expérience présentielle, esthétique et sensible, oblige à un « exil indolore de son lieu propre » écrit Coccia. Penser une anthropologie de l’image et du sensible serait « étudier la manière dont l’image et le sensible donnent corps aux activités de l’esprit et donnent vie à son propre corps ». Devenir image serait un exercice de déplacement mais surtout un exercice de multiplication de soi rendu exponentiel par l’usage des réseaux sociaux et des dispositifs immersifs.

Image et visibilité

L’image est enfin un objet central d’une problématique de la visibilité, phénomène considéré comme un fait social total qui « touche tous les domaines de la vie collective et ne peut donc être pleinement appréhendé qu’en parcourant l’histoire des techniques, les représentations mentales, la hiérarchie, les religions, la politique, le sport, le journalisme, l’art, l’économie, la psychologie, la morale » nous rappelle Nathalie Heinich (2012). L’image matérielle/physique en tant qu’élément de l’industrie de la visibilité et donc de l’espace public (par opposition avec l’image mentale), avec son opacité et ses angles morts, est devenue si envahissante et polymorphe qu’en circonscrire les valeurs, les discours, les contextes d’émergence et de création, la réception devient une entreprise complexe. Sa prolifération oblige à penser et à analyser l’interprétation de la visibilité de l’image, ses risques comme sa dynamique. Car enfin, s’il est partout possible de voir, est-il encore possible de regarder ? Dès lors quel rapport existe-t-il entre le visible et l’image ? Voir est-il regarder ? Ou encore « quel est ce quelque chose qui dans l’ordre du visible nous fait voir, c’est-à-dire nous construit ? » (Marie-José Mondzain, 2002).

Trivialité, sensibilité et visibilité constituent les trois paradigmes au travers desquels nous espérons renouveler une réflexion sur le rapport à l’image, sa nature, son statut et sa fonction. Dans ce but, le colloque souhaite faire dialoguer des chercheurs en sciences humaines et sociales qui travaillent sur l’époque contemporaine et les époques passées, au sein de la société occidentale ou sur d’autres aires géographiques, afin d’asseoir et de mettre en perspective la réflexion sur l’image-relation.

Modalités pratiques d’envoi des propositions Les propositions de communication de 20 min (300 mots maximum), accompagnées d’une courte présentation biographique sont à envoyer à communications.licia-image@uco.fr

au plus tard le 4 décembre 2016.

Le colloque se tiendra à l’Université catholique de l’Ouest les 27, 28 et 29 mars 2017.

Les résultats de la sélection réalisée par le comité scientifique seront communiqués début janvier 2017.

Citer cet article : https://www.histoiredesmedias.com/AAC-colloque-L-image-relation.html

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