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AAC Revue Transposition. Musique et sciences sociales nº 7 (2017)"Le prix de la musique "
Date limite : 1er juin 2016
Pour son septième numéro, la revue Transposition. Musique et sciences sociales souhaite consacrer un dossier thématique au fonctionnement de l’économie musicale. Ouvert à toutes les aires culturelles et périodes historiques, cet appel à contribution invite les chercheur·se·s à proposer des études portant sur les enjeux économiques de la création artistique. Les axes privilégiés seront les suivants :
Comment vivent ou vivaient les musicien·ne·s ?
L’historiographie et les médias ont une forte tendance à centrer notre perception du travail des artistes (compositeurs, compositrices et interprètes) sur des objets prestigieux dont les retombées sont souvent plus symboliques que financières. Quelles sont alors les sources véritables de revenus des musicien·ne·s ? Quelle part y occupent les droits d’auteur ou d’interprète, les cachets de concert, la rémunération de cours particuliers, la vente de partitions ou de disques ?
Des articles ciblés sur un musicien ou une musicienne pourront être ici privilégiés. On prendra alors soin de s’interroger sur le rôle que joue le critère économique dans les stratégies de carrière. À la lumière de l’évolution de la situation financière d’un·e artiste, peut-on réévaluer la finalité de certaines de ses productions ? Des études systématiques faisant apparaître des évolutions sur le temps long ou sur des périodes charnières seront également accueillies avec intérêt.
Quelles contraintes structurelles pèsent sur la production musicale
Au-delà des discours sur le désintéressement (économique) de la pratique musicale, le coût des productions musicales a une incidence directe sur les formes artistiques potentiellement présentables, leur fréquence de programmation ou encore leur prix d’accès. Par exemple, un opéra monté dans un théâtre lyrique possédant une troupe et un orchestre en résidence sera de plus en plus rentable à mesure qu’il sera représenté. Au contraire, en dehors d’un système de production de troupe, un trop grand nombre de représentations risque de rendre un projet non rentable en raison de l’accumulation de frais. Les contributeurs et contributrices sont encouragé·e·s à mettre en lumière l’incidence des contraintes financières sur l’offre musicale ainsi que sur le monde professionnel qui s’est formé pour les gérer (depuis les agent·e·s d’artistes jusqu’aux chargé·e·s de production de salles de spectacle).
Politiques publiques et mécénat : une régulation du marché musical ?
Si elles ne suivaient que la loi du marché, nombre de productions musicales ne verraient pas le jour : l’État (dans certains pays), les collectivités locales, les mécènes ou groupes indépendants jouent depuis longtemps un rôle central dans l’économie de la musique. Ce rôle peut être incitatif (subventions, mise à disposition de locaux ou matériel, commande, etc.) ou limitatif (taxation, établissement de privilèges, censure, etc.). Comment les acteurs et actrices de la vie musicale s’organisent-ils devant des systèmes pluriels de financement ? On incite ici la proposition de recherches centrées sur les politiques musicales d’un pays, d’une ville ou d’un mécène, ainsi que des articles proposant des approches comparatives.
Économie musicale et gratuité
S’intéresser au prix de la musique, c’est aussi se pencher sur l’envers de la question : la gratuité. Celle-ci peut concerner les interprètes prié·e·s de participer à des productions musicales sans contrepartie financière, ou le public, à qui un spectacle est offert. À qui profitent de telles représentations régies par une suppression de certaines transactions financières ? Des conceptions philanthropiques, voire moralisatrices, président à un certain nombre de ces initiatives. Censées générer un bénéfice pour la communauté musicale ou pour le reste de la société, elles révèlent ce faisant les fonctions attribuées à la musique. Là encore, des propositions confrontant des visions de l’utilité ou des vertus de l’art musical sur la longue durée sont les bienvenues. La distinction entre amateur·e·s et professionnel·le·s et la pertinence du critère économique dans la définition de la catégorie de musicien·ne pourront être ici interrogées avec profit. On pourra aussi questionner l’importance du coût de la musique pour l’auditeur ou l’auditrice : est-ce que payer pour entendre de la musique lui donne plus de prix ?
Chacun de ces quatre axes pourra donner lieu à des analyses prenant opportunément pour support les œuvres musicales elles-mêmes, celles-ci représentant évidemment l’un des lieux principaux où se traduit la relation entre création musicale et argent. En ce sens, on se penchera volontiers sur d’éventuels cas où ces problématiques sont mises en abyme par les créateurs dans leurs œuvres, y compris sur les versants littéraire, dramatique, visuel, etc. (par exemple lorsque sont mises en scène des carrières de musiciens).
Conditions de soumission Les propositions d’articles (en français ou en anglais), incluant une présentation de la méthodologie de recherche et des principaux résultats (entre 1500 et 2000 signes environ), devront être adressées à l’adresse suivante : transposition.submission@gmail.com
avant le 1er juin 2016.
Les articles seront à rendre le 15 septembre 2016.