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AAC Journée d’études "Représentations de l’exil républicain" Arras février 2018
Date limite : 30 novembre 2017
L’objectif de la journée d’étude sera de cerner les enjeux des photojournalistes, les modalités de production et de circulation de leurs réalisations ainsi que leur impact pour l’histoire du temps présent. Le passé récent espagnol se caractérise, suite à la loi de mémoire historique, par un processus qui considère dans un même mouvement histoire et mémoire. L’imposition d’un pacte d’oubli, de silence, avait en effet reclus les discours d’une mémoire républicaine dans la sphère privée. Par le rappel du parcours de ces réfugiés, il s’agira de voir de quelles traces les photographies témoignent en considérant par ailleurs la problématique contemporaine des supports de mémoire au service de l’écriture de l’histoire.
De 1936 à 1939, les espagnols vécurent un conflit fratricide dans un contexte international complexe. La guerre d’Espagne provoqua le départ de nombreux réfugiés. Ce fut un exode interne, la Catalogne devenant un premier refuge. Mais dès cette même année, la France accueillit aussi les premiers exilés républicains. L’hiver 1939 marqua une rupture dans le flux de réfugiés. La Retirada est le mot que l’Histoire utilisa pour parler de cette gigantesque retraite républicaine, à la fois civile et militaire, pour fuir la répression du Général Franco. Le pays voisin, la France, vit alors sur ses frontières près d’un demi-million de Républicains. Dans les conditions d’un hiver rude, patientant sous les bombardements franquistes, les Républicains espérèrent passer par Le Perthus ou Bourg-Madame, par exemple, qui furent parmi les quelques passages ouverts par le gouvernement Daladier. L’accueil que la France réserva aux Républicains, on le sait, fut plutôt mitigé. Les familles furent parfois séparées, des camps d’internement/de concentration furent créés, et les réfugiés vécurent dans des conditions déplorables.
Déjà au début de la guerre civile en juillet 1936, les photographes se firent l’écho des conditions de la guerre et ils prirent conscience du potentiel de leur métier. La tâche du photographe dépassa largement le cadre du reportage informatif et servit directement la cause politique qu’il défendit. Ce type de photo fut marqué par l’émotion et l’engagement du photographe. Le peuple devint le protagoniste majeur de ces photographies qui immortalisèrent parfois des moments dramatiques. Parmi ces reporters engagés on retient des noms célèbres tels que : Capa (Vu, Regard et Life), Gerda Taro (Vu et Life), David Seymour (Life), Walter Reuter (Regard). Taro, Capa et Reuter prirent d’ailleurs les armes dans les milices andalouses. De la même façon que le camp républicain eut des difficultés pour obtenir du matériel de guerre, il en eut aussi pour se procurer du matériel photographique. Agustí Centelles devint le reporter espagnol le plus connu pour ses photos de la guerre civile. Au moment de la Retirada les photojournalistes poursuivirent alors les conditions de cet exil hors norme.
L’objectif de la journée d’étude sera de cerner les enjeux des photojournalistes, les modalités de production et de circulation de leurs réalisations ainsi que leur impact pour l’histoire du temps présent. Le passé récent espagnol se caractérise, suite à la Loi de Mémoire Historique, par un processus qui considère dans un même mouvement histoire et mémoire. L’imposition d’un pacte d’oubli, de silence, avait en effet reclus les discours d’une mémoire républicaine dans la sphère privée. Par le rappel du parcours de ces réfugiés, il s’agira de voir de quelles traces les photographies témoignent en considérant par ailleurs la problématique contemporaine des supports de mémoire au service de l’écriture historienne. Comment les photojournalistes ont pu rendre compte de la Retirada ? En passant des photographies privées aux articles de presse illustrés ou le cinéma, chaque source iconographique sera interrogée en tant que « lieu de mémoire » de cet événement historique majeur du XXème siècle.
Modalités de soumission Contact : sab.grillo@gmail.com / annesophieowczarczak62750@gmail.com
Les communications auront une durée de 25 minutes. Langues : français ou espagnol. Format des propositions : une quinzaine de lignes Date limite d’envoi des propositions : 30 novembre 2017
Réponses : fin décembre 2017