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AAC Journée d’étude, "Le héros en marge", Limoges, Avril 2019

Date limite : 31 janvier 2019

Qu’est-ce qui fait la différence entre Simone Weil et Simone Veil ? Elles militent contre l’injustice et le totalitarisme. L’une préfère volontairement mener une vie de misère en travaillant dans une usine, et, elle se laisse mourir de faim expiant le fait de n’avoir pas disparu dans les camps de concentration. L’autre, en revanche, une des rescapées d’Auschwitz-Birkenau est à l’origine de la loi autorisant l’I.V.G en France. Deux grandes figures qui ont connu chacune un destin différent.

Depuis toujours l’histoire consacre de grands hommes et femmes, dont les noms souvent promus par une mémoire collective entrent dans la conscience collective. La Première Guerre mondiale a marqué une rupture significative dans le processus de consécration du héros. Le héros qui n’a plus rien d’un chevalier est désormais remplacé par la figure du soldat. Durant la Seconde Guerre mondiale l’occupation a pu mettre en avant un nouveau type de héros : le résistant. Alors le héros a définitivement cessé d’être le « héros viril et phallocrate » de l’Antiquité. Il peut être identifié à un collectif (les ouvriers et les cheminots), à une figure politique (Martin Luther King, Nelson Mandela, Jean Moulin, Malala Yousafzai, etc.), à un « humanitaire » (reporter, journaliste ou médecin sans frontières).

Toutefois, on relève une catégorie de personnes telles que Marius Guedin, Ruben Um Nyobé, Gontran Royer, André Delon, Djamila Boupacha, dont les actions ont eu un impact sur le cours de l’histoire, sans que celles-ci soient entièrement reconnues. Ces personnes qui se sont engagées ont contribué à un changement de mentalité ou d’idéologie. En quelque sorte, on pourrait les qualifier de « petites figures de la résistance » : petites en matière de médiatisation mais grandes par le combat qu’elles ont mené.

Le système médiatique est en effet devenu le moule de production des héros. Sa consécration relève de ce que Max Weber qualifie de « polythéisme des valeurs ». En revanche, peut-il aussi passer de la célébrité à l’oubli ? Il s’ensuit une série d’autres questions : existe-t-il des critères de marginalité d’un héros ? Dans un monde où la communication est essentielle pour exister et dominer, le silence joue-t-il un rôle dans sa marginalisation (Joël Glaziou, 2003) ? Pourquoi certaines figures héroïques ont-elles aussi peu de valeur dans la société ? La marginalisation qui les frappe résulte-t-elle de l’attitude délibérée d’une instance supérieure ? Quels en sont les acteurs ? Comment expliquer que les héros dont il est question ici n’entrent que très peu dans les supports de la mémoire collective (manuels scolaires, textes académiques, discours médiatiques, etc.) ? Dans quelles conditions la marginalité peut-elle s’estomper ?
Organisée par les doctorants de EHIC de l’Université de Limoges (EA1087), cette journée d’étude qui se veut transversale et interdisciplinaire invite à réfléchir sur la notion de héros en marge et sur les traits qui le définissent dans les différentes aires géographiques (Afrique, Amérique, Europe, Asie), sans aucune limite de période.

Modalité de soumission
Privilégiant des approches interdisciplinaires, cet appel à communication est ouvert à de nombreuses disciplines (littérature, histoire, philosophie, science politique, anthropologie, histoire de l’art, sociologie, culture médiatique, géographie, sciences économiques, etc.). Les propositions de communication, d’une taille maximale de 300 mots, suivies d’une brève biblio-biographie, sont à soumettre au comité d’organisation

avant le 31 janvier 2019,

à l’adresse suivante : journeesdetudesherosenmarge@gmail.com

Citer cet article : https://www.histoiredesmedias.com/AAC-Journee-d-etude-Le-heros-en.html

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