Entièrement rédigé en anglais, ce volume réunit les Actes de trois Journées d’Étude sur la photographie et la musique Rock, et répond à une demande croissante des comparatistes, tant dans les pays anglo-saxons qu’en France, pour des études sur la musique populaire, sa sociologie, son économie, ses paroles, ses images et ses supports.
La première partie est une introduction à l’étude de la pochette de disque (« cover art »), lieu où se croisent la photographie professionnelle, la conception graphique, la typographie, la retouche numérique, l’histoire de la peinture, la création de l’image d’un groupe de musiciens et les paroles d’une chanson ou d’un album.
Connu pour sa richesse visuelle et expérimentale, le mouvement Post-Punk est au cœur de la deuxième partie. L’économie « auto-prod » du Punk se développe après 1977 en une constellation d’acteurs culturels indépendants qui cherchent de nouvelles manières de gérer leur image et leur distribution. Leur esthétique de luxe (coffrets, éditions limitées…) étant redevenue d’actualité face à la dématérialisation de la musique et la crise des labels, le premier article prend en considération la production de cinq pays sur trente ans, et se concentre sur la collaboration de certains compositeurs avec des photographes qui ont créé des albums s’apparentant à des livres d’artistes : Virgin Prunes, Steve Peters et Margot Geist, Anna-Varney Cantodea (Sopor Aeternus) et Joachim Luetke, The Pixies et Simon Larbalestier, Philippe Fichot (Die Form), John Foxx (Ultravox). Suite à cet article qui se veut à la fois une vue d’ensemble et une analyse de cas précis à l’intérieur du mouvement, David Cocksey montre comment Alice Cooper adapte son image et parodie le Post-Punk de l’intérieur. Pour terminer, David Nowell-Smith soulève la question de l’efficacité politique des Dead Kennedys, dont les nombreux photomontages et photos de presse détournées sont à la fois des icônes subversives du mouvement (Holiday in Cambodia) et des exercices de décontextualisation finalement plus surréalistes que pédagogiques.
La troisième partie est un retour à l’origine de la pochette photo-illustrée avec les Beatles et la photo de groupe. Sarah Pickard passe en revue les albums et la question d’identité dans le contexte de la « culture jeune » alors naissante, et la « counterculture » des années soixante. Miles Alglave et Robin Benzrihem analysent les photos et les paroles de la période psychédélique et leur relation avec la question d’image et d’identité. Catherine Marcangeli et Steve Shepherd lisent de très près les différentes versions de la chanson « In My Life » (John Lennon) et apportent les précisions géographiques qui permettent de faire la part entre la nostalgie et l’autobiographie. Le volume se termine avec la transcription de la table ronde avec Catherine Marcangeli, Steve Shepherd, Dominique Petitfaux et Barry Miles (ami de Paul McCartney depuis cinquante ans et son biographe, fondateur de la librairie-galerie Indica et du premier journal underground européen International Times).
http://www.chcsc.uvsq.fr/rock-photography-cover-art-from-the-beatles-to-post-punk-170055.kjsp