29 - Féminismes
Aurélie Olivesi
Médias féminins, médias féministes : quelles différences énonciatives ?
Le Temps des médias n° 29, Automne 2017, p. 177-192.>> Acheter cet article sur CAIRN
Le tournant des années 2010 a vu l’apparition ou le développement de nouveaux médias féminins (publiés sur papier ou pure players), qui se revendiquent plus ou moins explicitement du féminisme. On peut dès lors observer que leur posture féministe affirmée se traduit dans leur discours – particulièrement face à des médias féminins qui se revendiquent souvent eux-mêmes héritiers du féminisme – à la fois sur le plan des thématiques, mais également sur celui de l’énonciation. À partir d’une analyse du discours des articles commentarisants dans ces médias (éditoriaux et articles « Société ») en 2013, nous examinons successivement comment ces médias définissent leur lectorat, pour établir une différence entre médias pour « filles » et médias pour « femmes », puis nous recensons les termes dénotant le féminisme, pour enfin observer l’énonciation de ces articles, tant à travers le pronom utilisé par la locutrice que dans le ton employé. Se dégage ainsi une tripartition (et un continuum) entre médias pour filles, médias féminins traditionnels et médias explicitement féministes. On peut ainsi mieux percevoir comment le féminisme de la « Troisième vague » se construit dans le discours médiatique : en s’appuyant sur une connivence entre interlocutrices, fondée sur une politisation de l’expérience féminine, avec une tonalité ironique.