
Des romans à quatre sous à la « Série noire » lancée à la Libération, l’histoire du roman populaire est d’abord celle d’un phénomène éditorial. Les histoires de cape et d’épée, les fictions de guerre, les romans sentimentaux et les récits pour la jeunesse alimentent la fièvre de lecture d’une population fraîchement alphabétisée par la IIIe République. Disqualifié par les élites, le roman populaire annonce l’avènement d’un nouveau régime culturel, ou l’œuvre devient avant tout objet médiatisé. Objet d’investigation, le roman populaire, par sa diversité générique, thématique et matérielle, joue pleinement le rôle de révélateur des mutations culturelles. Il trahit le quotidien, les aspirations et les frustrations de son époque. Cet ouvrage nous permet d’identifier les ébauches de ce que nous nommons aujourd’hui la culture de masse. Étiqueté « paralittérature », « littérature industrielle », « mauvais genre » ou « récit de grande consommation », le roman populaire – dont les héros hantent notre imaginaire collectif – se prête à des investigations multiples, partagé par les spécialistes de littérature et les historiens du livre.
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