Soutenances de thèses
Hala Bizri : "Le livre et l’édition au Liban dans la première moitié du XXe siècle : Essai de reconstitution d’une mémoire disparue"
Date :
lundi 21 janvier 2013 Ã 14h30
Lieu :
Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines
Bâtiment d’Alembert, salle des thèses
5/7 boulevard d’Alembert 78280 Guyancourt
Jury :
Elisabeth PARINET, Directeur d’Etudes, à l’Ecole Nationale des Chartres, Paris – Rapporteur
Maud STEPHAN-HACHEM, Professeur des Universités, à l’Université Libanaise, Beyrouth, Liban– Rapporteur
Jean-Yves MOLLIER, Professeur des Universités, à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines – Directeur de thèse
Fawwaz TRABOULSI, Professeur associé, à l’Université Américaine de Beyrouth, Liban – Examinateur
Franck MERMIER, Directeur de Recherche, au Centre National de la Recherche Scientifique, Paris – Examinateur
Résumé : Le XIXe siècle avait connu au Liban un premier éveil culturel et philologique. Rendu possible par l’essor des imprimeries, pour répondre en particulier aux exigences nouvelles du journalisme et aux conséquences de l’alphabétisation, cet éveil s’était traduit par la publication d’œuvres littéraires et philologiques, issues directement du vieux patrimoine arabe ou cherchant à l’approfondir et se le réapproprier. Durant la fin de l’empire ottoman, puis plus particulièrement après l’arrivée du mandat français, la situation culturelle du Liban se modifie encore, cette fois-ci autour de valeurs nouvelles. Des associations intellectuelles, des maisons d’édition, des journaux et des revues, des écrivains innovant dans le style et dans le fond, des traductions audacieuses, de nouveaux genres faisant leur apparition en langue arabe comme le roman ou la poésie libre : autant de signes d’une nouvelle renaissance qui cherchait à exprimer des contenus inédits. Cette époque a été marquée par l’éclosion de deux grandes figures nouvelles, inconnues du monde clos de la tradition, que l’empire ottoman avait sauvegardé si longtemps : figure de l’intellectuel, non seulement lecteur mais acteur qui cherche pour ses idées une place dans le monde, et qui sera aussi, selon les cas, romancier, poète, journaliste, et souvent politique engagé ; figure de l’éditeur, accoucheur, commerçant, aventurier, fondateur de dynasties, passeur toujours entre le monde des idées et celui de la lettre. A cette époque en grande partie effacée de la mémoire, rendue presque illisible par un double phénomène d’oblitération de l’archive et de tabou de la mémoire, à cette époque rarement racontée dans la littérature spécialisée sur le phénomène éditorial, cette thèse a voulu offrir un tombeau.
Abstract : The 19th century had witnessed an initial cultural and philological awakening in Lebanon. This was due in particular to the role of printers, of journalism, and of higher literacy rates. Literary and philological books were published, that drew directly or indirectly on the Arab tradition. Then, during the last decades of Ottoman rule, and even more so after the French mandate, the cultural situation in Lebanon changed once more, this time around new values. Groups of free thinkers, printing and publishing houses, newspapers, magazines, new writers, daring translations, new genres : the flurry of creativity was such that it earned the period the title of a ‘second renaissance’. That same period saw the emergence of two important new figures. First, the ‘intellectual’ : not just a reader, but a key player in the creative, social and political arenas. Second, the ‘editor’ : not just a printer, but a midwife of talent, an adventurer of ideas, a shaper of worlds to come. The present thesis is a hommage to that forgotten era, that has been conspicuously absent from research on editorial trends, as the war destroyed archives and discarded memories.