Soutenances de thèses
HARVEY Nicolas : Le Monde diplomatique : Un concept éditorial hybride au confluent du journalisme, de l’université et du militantisme
Thèse en Sciences Politiques soutenue le 4 novembre à l’IEP de Rennes - salle B1 à 14 h.
Membres du jury :
Jean-Baptiste LEGAVRE, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines
Isabelle SOMMIER, Université Paris 1
Marc-François BERNIER, Université d’Ottawa
Béatrice DAMIAN-GAILLARD, IUT de Lannion
Louis PINTO, Directeur de recherches au CSE-CNRS
Erik NEVEU, IEP de Rennes / directeur de thèse
Le Monde diplomatique a la particularité d’accueillir en son sein des rédacteurs et des collaborateurs provenant de différents univers professionnels. Cette hybridation a pu être une des causes de la réussite du journal qui s’est traduite par une importante croissance de ses ventes. Le journal a pu créer un produit original où se côtoient plusieurs registres : enquêtes sociales, vulgarisation scientifique, critique politique, expression artistique et appels à la mobilisation d’une gauche contestataire. Si le mensuel a obtenu un tel succès, c’est aussi parce qu’il a pu développer un créneau laissé vacant par le reste de la presse française. Il s’est alors retrouvé dans une position de monopole dans le « marché » de la presse intellectuelle de gauche radicale à (relativement) grande diffusion. L’importation de normes professionnelles a cependant pu entraîner des situations conflictuelles. L’implication du Monde diplomatique dans l’association ATTAC a probablement été le principal conflit d’ordre professionnel, qui s’est parfois superposé à des conflits politiques et des conflits « de personnes ». Par ailleurs, notre attention s’est portée sur ces « hommes pluriels », c’est-à -dire les agents pouvant évoluant dans différents champs. Ces derniers devront parfois intégrer des normes professionnelles contradictoires entraînant d’inévitables concessions. Au confluent du journalisme, de l’université et du militantisme, le Monde diplomatique a cherché également à consolider son autonomie face au Monde, à ses lecteurs les plus engagés et à une économie de marché dont il est amené à faire inévitablement des compromis.