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autour d’Isabelle Veyrat-Masson, chargée de recherche au CNRS
"La torture en Algérie à la radio et à la télévision française"
La seconde table-ronde nous fait d’ailleurs plonger au coeur du débat en abordant « La torture en Algérie à la radio et à la télévision française ». Autour d'Isabelle Veyrat-Masson, chargée de recherche au CNRS, on a surtout cherché à démontrer la capacité des médias audiovisuels à confronter une société et son histoire autour du traumatisme de l’événement, afin que le silence et la cécité cèdent la place à la parole et à l’image.
Evelyne Cohen, maitre de conférence à l’université de Paris VII, et Agnès Chauveau, chargée de mission à la BNF, ont cependant rappelé que ce silence n’a jamais été total au moment des faits : l’émission Cinq colonnes à la une et les radios périphériques se sont d’ailleurs largement développées et imposées grâce à leur couverture des "événements" en Algérie. Pour les acteurs du conflit, le média télévisuel offre aujourd’hui l’opportunité d’accomplir une démarche civique. Pierre-Alban Thomas , officier de renseignement pendant la guerre d’Algérie, a ainsi réaffirmé ce qu’il considère être une nécessité, après l’avoir fait dans le documentaire de Patrick Rotman, L’Ennemi intime. Après la projection d’un extrait, le producteur et frère du réalisateur, Michel Rotman, a évoqué cette expérience médiatique qui a plongé de nombreux anonymes dans une prospection cathartique. La caméra ayant eu le pouvoir de faire découvrir "l’étranger en soi" et transmettre cet héritage aux générations suivantes.