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Ouvrages de référence

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BAUTIER Roger, et al. (dir.), La presse selon le XIXè siècle, Paris, Univ. Paris III-Univ. Paris XIII-, 1997 (dact.).

C’est le fruit d’une journée d’études tenue en juin 1996 à Paris sous l’égide de deux universités parisiennes numérotées III et XIII que trois chercheurs présentent aujourd’hui sous la forme d’une série de communications à cheval sur l’histoire et la sociologie. Le XIXe siècle y est entendu comme la période allant de la chute de l’Empire en 1815 à l’orée du premier conflit mondial en 1914. Deux thèmes partagent les treize contributions. Le premier tient aux rapports entretenus à l’époque entre les acteurs politiques, les Français et la presse, le second à la double question : la presse est-elle une industrie ? les journalistes forment-ils une profession ?
Ouvrant le volume, Roger Bautier s’attache à repérer notamment chez Guizot, pourtant réputé chantre du libéralisme, une attitude favorable à un rôle fort de l’état en matière de presse. Cette tension entre le libéralisme économique et le libéralisme politique, André-Jean Tudesq la reprend avec l’observation de l’attitude des " doctrinaires " sous la Restauration, Guizot toujours, et Royer-Collard. Élisabeth Cazenave s’en tient quant à elle à la fonction identitaire et émancipatrice de la presse des classes populaires tout au long du siècle, presse de gauche qui eut du mal à vivre, à ne pas confondre avec la " presse populaire " prospère et populiste dont le développement sera pour une part rendu possible par la loi de 1881 sur la liberté de la presse. Marc Martin analyse ensuite la place que cette loi a tenu dans la stratégie républicaine nationale. Mariangela Roselli a de son côté travaillé sur le Département de la Drôme, articulant projet politique et ordre social à cet échelon local à travers la prise de parole du courant républicain. La contribution de Sandrine Guillerm porte enfin sur les influences qu’a pu avoir le modèle américain à partir du regard que portaient les Français sur lui, notamment avec l’irruption du reportage.
Dans la seconde partie de ce recueil, Michael Palmer étudie la constitution des syndicats et associations de journalistes qui figurent alors selon lui une esquisse d’identité professionnelle, Christian Delporte poursuivant par une synthèse des discours tenus par ces professionnels sur euxmêmes au tournant des XIXe et XXe siècles. Gilles Feyel compare la polémique (la torche) et la " publicité " (le flambeau) en reprenant un débat violent qui éclata en 1836 entre la Presse de Girardin et les journaux proches des " doctrinaires " au pouvoir. En s’appuyant sur Tarde et Weber, Yves Lavoinne restitue savamment la dualité abonnements/vente au numéro en ce qu’elle en entretient une autre, celle de la liberté et de l’économie. Sur le monopole naissant d’Hachette, construit àtravers les bibliothèques des gares et du métropolitain, Karine Taveaux apporte de précieux éléments de preuve, quantifiés. Deux contributions peut-être encore plus intéressantes que les précédentes achèvent l’ensemble. Jean-François Tétu étudie la mise en scène de l’image et de l’illustration dans la presse populaire du début du siècle, en marquant les conséquences du passage de la gravure à la photographie et Sandrine Anglade la constitution de la première association de la critique dramatique et musicale en 1899, qui se transformera en 1937.

Jean-Pierre Bacot

Citer cet article : http://www.histoiredesmedias.com/La-presse-selon-le-XIXe-siecle.html

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