Accueil du site > Le Temps des Médias > Présentation de la revue > La presse, l’édition, le cinéma ont désormais leur revue d’histoire. Qui commence avec un numéro sur les " Interdits "

Présentation de la revue

envoyer l'article par mail title= envoyer par mail Version imprimable de cet article Version imprimable Augmenter taille police Diminuer taille police

L’Histoire (283), janvier 2004, Revue du mois

La presse, l’édition, le cinéma ont désormais leur revue d’histoire. Qui commence avec un numéro sur les " Interdits "

Les médias étant enfin devenus un champ d’études reconnu, il était légitime qu’une revue d’histoire leur soit consacrée. Christian Delporte, son directeur scientifique, présente Le Temps des médias comme le produit naturel d’un lieu d’échanges et de réflexion récent, la Société pour l’histoire des médias (SPHM), et d’un groupe de travail constitué il y a peu à Sciences-Po, Temps, médias et société (TMS). C’est une nouvelle fenêtre qui s’ouvre sur un domaine dense et riche.

A la lecture du sommaire du premier numéro (il en est prévu deux par an), on se dit que, pour un commencement, Le Temps des médias n’hésite pas à frapper fort. Le dossier sur les " interdits " qui pèsent sur la presse, l’édition ou le cinéma ne manque pas de saveur.

Laurent Martin (Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines) s’interroge, par exemple, sur les raisons de l’absence d’une histoire de la pornographie. Et, du coup, il pose les " jalons ", les pistes possibles de ce qui serait une " histoire culturelle " de ce phénomène -en Occident depuis l’Antiquité jusqu’à ces dernières décennies. Anne-Claude Ambroise Rendu (université Paris-X) analyse, quant à elle, l’évolution sur un siècle du traitement de la pédophilie par la presse : de la discrétion au silence, de la compréhension à la réprobation.

Interdit aussi, l’homosexualité, mais ici vue par Florence Tamagne (Lille III), à travers les caricatures hostiles diffusées en France et en Allemagne dans le premier tiers du XXème siècle. Une contribution au contenu surprenant, celle de Dominique Cardon (CNRS) sur Ménie Grégoire et son émission sur RTL (1967-1981) : pour la première fois, on parlait plaisir et orgasme à l’oreille de millions d’auditeurs.

Critiqué parce qu’il est exposé, le journaliste doit répondre d’une déontologie souvent mal perçue. Gilles Feyel (Paris II) remonte aux sources, à Théophraste renaudot, le fondateur de la Gazette au XVIIè siècle. Tandis que Thomas Ferenczi, lui-même journaliste, et le sociologue Jean-Marie Charon sondent cette éthique de la profession aux XIXè et XXè siècles.

Enfin, Michel Polac évoque pour Isabelle Veyrat-Masson la censure dans la presse. Il est vrai qu’en la matière, il a été servi.

Daniel Bermond

Citer cet article : http://www.histoiredesmedias.com/La-presse-l-edition-le-cinema-ont.html