Soutenances de thèses
Claire Neuts : La médiatisation du roman africain en France (1953-2006)
Thèse de doctorat d’histoire (UVSQ). Soutenance le mercredi 10 juin 2015 à 14h30, au Laboratoire Communication et Politique (24 rue Saint Georges 3ème étage, 75009 Paris).
Membres du jury :
Romuald FONKOUA, Professeur des Universités, à l’Université Paris-Sorbonne – Rapporteur
Isabelle VEYRAT-MASSON, Directrice de Recherche, CNRS, Paris – Rapporteur
Christian DELPORTE, Professeur des Universités, à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines – Directeur de thèse
Claire BLANDIN, Maître de Conférences, HDR, à l’Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne, Créteil – Examinateur
Jean-Yves MOLLIER, Professeur des Universités, à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines - Examinateur
Trois phases se distinguent nettement lorsqu’on étudie la médiatisation du roman d’Afrique noire en France. Les premiers romanciers africains francophones suscitent, au cours des années 1950, l’engouement des journalistes métropolitains car ils incarnent - à leurs yeux - le succès de la « mission civilisatrice » de la France dans ses colonies. Cet intérêt s’émousse peu après les indépendances, survenues en 1960, au moment où la Guerre d’Algérie connaît ses derniers soubresauts. Pendant près de vingt ans, le roman africain souffre d’une faible visibilité médiatique dans l’Hexagone. Il est alors réservé à un public d’initiés. L’année 1980 marque, cependant, un tournant : la célèbre émission télévisuelle Apostrophes met en vedette, cette année là , « l’Afrique noire racontée par des romanciers ». Les Å“uvres littéraires de ce continent bénéficient depuis lors d’un regain d’attention, qui atteint son apogée la décennie suivante. Ainsi, l’écrivain togolais Kossi Efoui s’enthousiasme en 2002, dans le magazine Jeune Afrique, pour ce « boom des écrivains africains ». Mythe ou réalité ? Cette thèse entend explorer, d’une part, les conditions de la production romanesque africaine - soit sa création et son édition en France et en Afrique subsaharienne - et d’autre part, les modalités de sa réception par la presse écrite, la radio et la télévision françaises. Dans une perspective d’histoire culturelle, elle met en lumière un phénomène majeur de la seconde moitié du XXème siècle : l’introduction progressive du star-system dans les industries culturelles (celles du livre et des médias notamment) et ses répercussions sur les pratiques des différentes professions concernées, à savoir les écrivains, éditeurs, attachés de presse, critiques littéraires et journalistes.