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Soutenances de thèses

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Jonathan Chibois : « L’Assemblée du 21e siècle  ». Anthropologie et histoire des infrastructures de communication d’une institution politique d’État.

Thèse de doctorat en anthropologie (EHESS). Soutenance le 26 juin 2019 à14h (Salle BS1_28 de l’EHESS), 54 boulevard Raspail - Paris 6e.

Membres du jury :
M. Marc Abélès (Directeur de thèse), EHESS
M. Olivier Costa, CNRS
M. Jérôme Denis, Mines ParisTech
Mme Delphine Dulong, Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne
Mme Delphine Gardey, Université de Genève
Mme Caroline Ollivier-Yaniv, Université Paris-Est Créteil
M. Ãƒâ€°ric Wittersheim, EHESS

Cette thèse pose la question de la transformation d’une institution politique d’État, l’Assemblée nationale française, du fait de l’apparition des technologies de communication électriques et numériques depuis la fin du XIXe siècle. Elle prend pour hypothèse que l’évolution des moyens de communiquer pourrait avoir engendré une évolution des modalités d’existence des États modernes. Elle s’inscrit en cela dans une anthropologie politique et technique dont le projet est de décrire le changement de l’ordre social. Afin de vérifier cette assertion, une enquête ethnographique a été entreprise au Palais Bourbon à Paris, avec pour objet d’étudier l’infrastructure parlementaire. Un travail aux archives de l’administration de l’Assemblée a été menée en parallèle, afin de conférer une profondeur historique aux observations réalisées in situ. Dans une telle approche, les élus de l’Assemblée ne sont pas considérés comme les seuls protagonistes du monde parlementaire, mais seulement comme une catégorie spécifique d’individus qui le constitue. Ce travail s’intéresse en effet à l’ensemble des réseaux de coopérations qui permettent au pouvoir législatif de concrétiser l’idéal d’une souveraineté nationale. Du fait de la spécificité du corpus de données, cinq études de cas ont été réalisées, qui sont autant de chapitres de ce manuscrit. Le premier s’attache à dépeindre la fragmentation de l’espace parlementaire que permettent les technologies de contrôle d’accès. Le second détaille la manière dont les outils de travail collaboratif permettent d’envisager autrement l’activité de représentation parlementaire. Le troisième présente la réorganisation de l’administration parlementaire à la suite de la création du service des systèmes d’information. Le quatrième s’attarde sur les enjeux médiatiques qui s’articulent aujourd’hui autour de la machine de vote électronique de l’hémicycle. Le cinquième expose la stratégie médiatique déployée par l’Assemblée pour lutter contre l’antiparlementarisme. Finalement, s’il est clair que l’Assemblée d’aujourd’hui ne ressemble plus à l’Assemblée d’autrefois, il est tout aussi net que l’ensemble des évolutions de son infrastructure de communication a eu pour visée de préserver un certain nombre de principes considérés comme fondateurs de l’ordre parlementaire. De ce point de vue, l’Assemblée s’est tout autant transformée qu’elle est restée immuable, ce qui invite à interroger l’idée même du changement de l’ordre social. De la sorte, cette thèse entend proposer aussi bien des éléments de contribution à la réflexion sur les enjeux de la « révolution numérique », que sur ceux du devenir de la démocratie représentative dans le cadre de l’État-nation.

Citer cet article : http://www.histoiredesmedias.com/L-Assemblee-du-21e-siecle.html