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Journée d’études "La pornographie en France, XIXe-XXe siècles", UVSQ, 18 mai 2011.

Pratique culturelle ordinaire pour les hommes, investie depuis peu par les femmes, industries ou métiers informels dont les contours sont flous mais qui suscite des débats réguliers, la pornographie est également un objet historique dont les frontières sont à géométrie variable : frontières sexuelles (bonne et mauvaise sexualité, homo et hétérosexualité), frontières sexuées, nationales et raciales (la pornographie « interraciale »), frontières de classe (pornographie vulgaire vs érotisme distingué).
Quelques travaux ont pointé tout l’intérêt que représente l’étude de cette contre-culture, dont Robert Darnton a montré pour le XVIIIe siècle le potentiel séditieux. Malgré cela, l’histoire culturelle du contemporain peine toujours à s’emparer de la pornographie comme objet d’étude. Ce retard n’est pas réellement surprenant : volontairement ou non, l’histoire culturelle reprend les hiérarchies culturelles et la pornographie est sans doute l’une des plus illégitimes des catégories de la « culture populaire ».
La valorisation de l’érotisme comme objet de recherche au détriment de la pornographie en est un indice. Celui-ci serait le versant « noble » des représentations de la sexualité, il impliquerait une visée artistique, une recherche esthétique qui différencierait ses productions de la pornographie, dont le seul objectif serait l’excitation sexuelle. Outre le fait que ce clivage érotisme/pornographie se fonde sur une distinction arbitraire et relativement récente, sa reprise – explicite ou implicite – pose un problème épistémologique, puisqu’elle entraîne le chercheur à reproduire une distinction qu’il faudrait interroger.
Cette journée d’études a pour objectif de combler les lacunes de la recherche sur la pornographie contemporaine, à travers un regard portant à la fois sur ses productions et ses consommations, ses acteurs et ses pratiques.

Programme
9h : accueil des participants
9h30-10h30 : La pornographie entre catégorie politique et discours universitaire
Présidence de séance : Baptiste Coulmont (CRESPPA, Paris-VIII)
Florian Voros, doctorant en sociologie à l’IRIS (EHESS) : Des sex wars aux porn studies : émergence de nouveaux savoirs sur les publics de la pornographie, de 1980 à aujourd’hui
Damien Simonin, doctorant en sociologie au Groupe de Recherche sur la Socialisation (CNRS, ENS de Lyon, Université Lyon 2) : Définir la pornographie : le cas de Baise-moi
10h30 : pause-café
11h-12h30 : Ces « livres qu’on ne lit que d’une main »
Présidence de séance : Jean-Yves Mollier (CHCSC, UVSQ)
Laurent Martin, Chargé de recherches au Centre d’histoire de Sciences-Po, Bande dessinée et pornographie, ou la rencontre de deux illégitimités culturelles.
Anne Urbain, Doctorante, Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines (UVSQ) : Maurice Girodias, Éric Losfeld, Jean-Jacques Pauvert et le statut d’éditeur pornographe (1950-1970).
Jean-Louis Guereña, Professeur de civilisation de l’Espagne contemporaine, Université François Rabelais (Tours) : La production pornographique clandestine en Espagne aux XIXe-XXe siècles.
14h-15h30 : L’émergence d’un marché interdit
Présidence de séance : Christelle Taraud (Centre de recherches en histoire du XIXe siècle, Paris-I/Paris-IV)
Camille Favre, Doctorante en histoire, FRAMESPA (Toulouse-le Mirail) : L’âge d’or de la photographie érotique et pornographique, 1850-1939.
Camille Paillet, Doctorante en danse (université Nice-Sofia Antipolis) : La censure de la danse à la Belle Epoque.
Maxence Rodemacq, M2 d’histoire, centre d’histoire du XIXe siècle (université Paris I Panthéon-Sorbonne), Le commerce d’obscénités à Paris, 1855-1930.
15h30 : pause-café
16h-17h : Archives et espaces de la culture pornographique.
Présidence de séance : Mathieu Trachman (IRIS, EHESS)
Christophe Bier, Journaliste, auteur du Dictionnaire des films érotiques et pornographiques : D’A bout de sexe à Zob, zob, zob : un corpus qui brouille les frontières.
Nicolas Lahaye, Doctorant, Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines (UVSQ) : La pornographie en salles : une anomalie dans le monde actuel.
Conférence de clôture
Annie Stora-Lamarre, Professeur d’histoire contemporaine (université de Besançon) : René Bérenger, un censeur exemplaire.

Comité scientifique : Baptiste Coulmont, Eric Fassin, Bernard Joubert, Dominique Kalifa, Jean-Yves Mollier, Emmanuel Pierrat, Christelle Taraud, Anne-Marie Sohn, Charles Sowerwine, Annie Stora-Lamarre.

Lieu : Université Versailles-Saint-Quentin
Auditorium de la Bibliothèque universitaire
45 boulevard Vauban, 78280 Guyancourt

Accès en transports en commun :
Depuis Paris, vous pouvez prendre un train SNCF banlieue ou le RER (zone Navigo 5).
Train La Défense - La Verrière, arrêt Saint-Quentin-en-Yvelines (Montigny le Bretonneux
Train Montparnasse - la Verrière ou Montparnasse - Rambouillet. Arrêt Saint-Quentin-en-Yvelines (Montigny le Bretonneux).
RER C - arrêt Saint-Quentin-en-Yvelines (Montigny le Bretonneux)

Compter ensuite 10 à 15 minutes de marche à pied pour rejoindre l’un des sites de l’université.

Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines
Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines
47, Boulevard Vauban - 78047 Guyancourt Cedex
01 39 25 56 41
http://www.chcsc.uvsq.fr

Citer cet article : http://www.histoiredesmedias.com/Journee-d-etudes-La-pornographie.html