Nouveautés parutions
DOSSE François, DELACROIX Christian, GARCIA Patrick, OFFENSTADT Nicolas (dir.)
Historiographies. Concepts et débats
2 Volumes, Paris, Gallimard, Collection Folio histoire, 2010, 10,20 euros chaque volume.
Tome I : Les historiens de métier n’ont jamais eu le monopole de l’écriture de l’histoire. Le passé appartient à tous et les appropriations qui en sont faites ont chacune leur légitimité, qu’il s’agisse des essayistes, des romanciers ou encore des fêtes néo-celtes ou néo-médiévales. La présence du passé dans l’espace public, pour n’être pas une nouveauté, gagne, depuis une trentaine d’années, en force et en intensité. Aussi ce dictionnaire répond-il au double besoin de dresser l’état des lieux de l’histoire comme discipline productrice de connaissances et de mettre en perspective les usages contemporains du passé. Après plus de trente ans de débats, d’importantes remises en cause, de renouvellements, l’heure est, en effet, venus d’esquisser un nouveau panorama. Pour autant, cet ouvrage n’est pas celui d’une école, il admet le pluralisme interprétatif qui s’est imposé dans l’historiographie française au cours des décennies et le lecteur attentif pourra y voir en actes certains des clivages qui parcourent, parfois de façon discrète, parfois de façon affirmée et publique, la communauté des historiens.
Parmi les "sources, domaines, méthodes" abordés : "Histoire et images / histoire du visuel", "Histoire et images" (Annie Duprat) "Caricature" (Annie Duprat), "Photographie" (Jean-Marie Baldner), "L’histoire au cinéma" (Christian Delage), "Histoire et télévision" (Maryline Crivello), "Internet et les historiens" (Philippe Poirrier).
Tome II : L’historicité – c’est-à -dire le « rapport social au temps » – est devenue un chantier majeur de l’histoire au point de redéfinir l’identité de la discipline. Elle ouvre deux nouvelles perspectives. La première est la nécessité désormais pour l’historien de comprendre et de restituer la façon dont les sociétés qu’il étudie appréhendent leur passé, leur présent et leur futur. Mais explorant l’historicité des sociétés passées, l’historien se doit de prendre également en compte l’historicité de son époque – par exemple, aujourd’hui, le culte de la mémoire et celui des victimes –, ce qui le conduit désormais à une interrogation épistémologique et historiographique beaucoup plus ambitieuse que précédemment. Cette conscience nouvelle rompt enfin avec l’idée naïve que l’historien ne serait d’aucun lieu, d’aucun temps sinon l’incarnation de la vérité de l’événement qui s’exprimerait par son truchement. Autant d’enjeux qui traversent la discipline et ne se comprennent que dans les allers-retours entre le passé et le présent qui nourrissent ce dictionnaire.
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