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Colloque Médias / Santé Publique, 18 et 19 octobre 2012, Bordeaux

Programme
Jeudi 18 octobre 2012
9h00-9h30 accueil
9h30-9h45 ouverture
9h45-10h45 BENKIMOUN Paul (Le Monde)
Conférence
10h45-11h00 pause
11h00-11h40 QUET Mathieu (GSPR - EHESS) AL DAHDAH Marine (consultante en communication) Faussaires ou bienfaiteurs ? La construction internationale du problème public des faux médicaments dans les médias
La circulation croissante de faux médicaments et de médicaments de mauvaise qualité soulève d’importants enjeux de santé publique au Nord comme au Sud. Mais la formulation actuelle du problème public des faux médicaments génère des controverses. Les politiques anti-contrefaçon sont en effet dénoncées par de nombreux acteurs (gouvernements et associations) comme l’instrumentalisation d’un problème public (celui des faux médicaments) à des fins commerciales privilégiant les intérêts des pays industrialisés et menaçant l’accès aux médicaments des malades des pays du Sud. Ces controverses offrent donc l’occasion d’interroger le rôle des médias dans la construction des problèmes de santé publique dans une perspective transnationale. Nous nous appuierons sur une enquête de terrain et des corpus de presse réalisés en Inde, au Kenya et en Europe, afin de mener une analyse comparée.
11h40-12h20 JEZIORSKI LAHBIB Sarah (CARISM - Université Paris 2) Cancer et Médecines
non conventionnelles : vers une évolution du discours médiatique Loin de refléter un « Ã©vénement médiatique », le rapport qu’entretiennent la maladie du cancer (1ere cause de mortalité en France) et le recours des patients aux thérapies non conventionnelles, représenterait plus précisément une réalité sociale souvent évincée. Si l’on considère que « le discours des médias est un fait de société »[Esquenazi 2002] ces mêmes médias pourraient alors se placer comme témoins d’une réalité sociale et comme initiateurs d’un débat public de fond remettant en cause le modèle allopathique caractérisant la médecine contemporaine conventionnelle ? Douze années de programmes télévisés et d’articles de journaux ont été analysés afin de nous éclairer sur cette participation des médias à une mutation de l’image publique de la médecine en France. Si la télévision publique et certains titres de presse participent à l’"éducation" des public, d’autres font des raccourcis réducteurs.
12h20-14h00 repas
14h00-14h40 WARD Jeremy (Cultures et Sociétés en Europe - Université de Strasbourg) Incertitude, processus d’individualisation, et perception des risques : l’exemple de la controverse sur la vaccination contre la grippe A(H1N1).
À partir de l’exemple de la controverse portant sur la vaccination contre la grippe A(H1N1), nous montrerons que le processus d’individualisation est défavorable à la prise en compte par l’individu des risques et préventions socialisés. En prenant cet exemple d’un risque dont la prise en compte relève d’une discipline holiste, l’épidémiologie, et d’une situation où s’affrontent plusieurs définitions de ce qui constitue une incertitude et un risque (grippe versus vaccin), nous présenterons les deux facettes de cette tendance. Dans un premier temps nous expliquerons en quoi le mode de connaissance sociale spontanée est en porte-à2 faux vis-à-vis de la logique même de la vaccination. Pour ce faire, nous utiliserons les résultats obtenus par la psychologie sociale et la psychologie cognitive. Dans un second temps, nous montrerons que ces transformations structurelles caractérisant la modernité tardive ont pour conséquence d’exacerber les effets de cette cognition spontanée.
14h40-15h10 MARTINEZ William (ILTEC - Universidade Nova de Lisboa) GAMBETTE Philippe (LIGM - Université de Marne la Vallée)
L’affaire du Médiator au prisme de la textométrie Sur la base d’une corpus d’un millier d’articles de la presse française relatant l’affaire du Médiator, nous appliquons les méthodes de la statistique textuelle afin d’étudier les tendances d’emploi du vocabulaire, les thèmes privilégiés et les stratégies discursives mises en place au fil de la couverture journalistique de l’affaire. Objective et exhaustive, la lexicométrie étudie les fréquences d’emploi des mots pour déterminer la variabilité du discours en distinguant les articles de commentaire et les textes factuels, en opposant les avis scientifiques aux opinions politiques et interprétations journalistiques. En particulier, une représentation des textes dans un nuage arboré permet de visualiser d’inattendues affinités lexicales et sémantiques entre organes de presse et périodes chronologiques, et une analyse des cooccurrences met au jour les réseaux de mots qui structurent la narration et identifie ses ancres conceptuelles.
15h10-15h50 PEDROT Florian (CENS - Université de Nantes Quand des accidents médicaux deviennent médiatiques : l’exemple des accidents de surirradiations de patients en milieu hospitalier
Les accidents de surirradiations de patients survenus à Épinal en 2006 et Toulouse en 2007, sont, par le nombre de personnes concernées et leur gravité, les deux plus grands accidents de ce type jamais survenus en France. La production journalistique les concernant est conséquente (plus de 350 articles en PQR et PQN). Cette communication propose donc d’examiner le traitement médiatique auquel ces accidents médicaux si particuliers sont soumis. Comment la presse s’en empare-t-elle ? A partir de quel moment se voient-ils attribuer la qualification « d’affaire » sanitaire ? En quoi le travail journalistique mené constitue-t-il une ressource pour les patients surirradiés ? Il s’agit de participer à une analyse des médias qui s’attache à qualifier les effets du travail journalistique dans la dynamique des « affaires » dites sanitaires. Le logiciel Prospéro® sera utilisé.
15h50-16h10 pause
16h10-16h50 CLEAU Hélène (LaSA - Université de Franche-Comté) LETHIER Virginie (ELLIADD - Université de Franche-Comté) De la controverse scientifique à la polémique médiatique : le cas du dépistage du cancer de la prostate.
La présente communication, croisant les perspectives de l’analyse du discours médiatique (Moirand, 2007) et de la sociologie (Latour, 1984 ; Fillion, 2009), se propose d’étudier et d’expliquer les formes de médiatisation des arguments scientifiques de la controverse concernant le dépistage du cancer de la prostate. Cette controverse oppose des urologues et des médecins généralistes français et porte sur les effets du dépistage. Pour ces derniers, les bénéfices de ce dépistage ne seraient pas prouvés et le dépistage induirait un risque de surdiagnostic et de sur-traitement. A partir de janvier 2011, cette controverse, suite à la campagne menée par le Dr Cymès, a été relayée par les médias de presse écrite et internet. Objet d’une controverse scientifique, le dépistage du cancer de la prostate a dès lors été mis en scène comme une « polémique ».
16h50-17h30 ARNOULT Audrey (Elico – Université Lyon 2) L’alcoolisation adolescente : un problème de santé publique dans la presse quotidienne nationale ?
Si la consommation d’alcool n’est pas un comportement nouveau, l’alcoolisation adolescente n’est envisagée comme problématique que depuis peu. Suite à plusieurs alertes, les pouvoirs publics se sont saisis de cette urgence et l’alcoolisation adolescente est désormais considérée comme un problème de santé publique. Nous proposons une analyse des représentations médiatiques de ce sujet dans les discours de la presse quotidienne nationale (Le Monde, La Croix, Le Figaro, Libération et L’Humanité). A partir d’un corpus de 37 articles parus entre 1995 et 2009, nous voulons comprendre comment les journaux construisent (ou non) l’alcoolisation adolescente comme un problème de santé publique. Nous présentons les résultats de l’analyse quantitative de la couverture médiatique de cette thématique. Puis, nous interrogeons plus précisément le sens donné par les journaux à une conduite légale mais qui peut être dangereuse pour les adolescents.
Vendredi 19 octobre 2012
9h00-10h00 SANTONE Laura (Università degli Studi Roma Tre) Média, santé et censure. Autour de la publicité
10h00-10h40 LINGANI Salfo (GRIL - Université de Ouagadougou) Malades du sida, esthétiques corporelles et usages sociaux des médias.
Depuis le constat des premiers séropositifs au Burkina Faso au milieu des années 80, des tribunes médiatiques sont mises en oeuvre contre les causes favorables à la propagation du virus quelques années plus tard. En effet, un dispositif médiatique se déroule sur l’espace public où les corps touchés par le sida sont mis en image de menace d’épidémie exposant au premier plan la séropositive comme vectrice de la propagation du virus. Mais depuis les années 2000 la séropositive sous ARV présente une figure éblouissante et se positionne sur l’espace médiatique. Comment a-t-elle conquis les colonnes des médias ? Elle est en débat sur l’espace public pour sa réhabilitation sociale.
10h40-11h00 pause
11h00-11h40 CHAVOT Philippe (LISEC - Université de Strasbourg) MASSERAN Anne (CREM - Université de Strasbourg) La greffe de visage comme « Ã©vénement durable » ?
L’histoire de la transplantation d’organes se double dès les années 50 d’une histoire télévisuelle. Lorsque les transplanteurs étendent leurs compétences aux greffes de la main et du visage la réussite définitive de l’opération est soumise, dans la mise en scène médiatique, à l’intégration sociale des patients transformés. Les éléments de récit mobilisés par la télévision contribuent, telle est notre hypothèse, à la mise en sens d’une pratique peu familière et symboliquement perturbante et à l’appropriation des greffes non-vitales par un grand public appelé à concrétiser l’oeuvre du chirurgien en acceptant le patient transfiguré dans son quotidien. Paradoxe : comment un récit qui réactive sans cesse la dimension événementielle peut-il pérenniser durablement l’intégration de l’autre ? Nous analyserons la construction médiatique de ces événements qui emprunte à la vulgarisation classique et à des dispositifs plus spécifiques, par exemple l’inscription des publics dans le récit télévisuel.
11h40-12h20 THEUNYNCK Denis (ER3S R.E.L.A.C.S. - Université Lille Nord de France) WILLE Fabien (ER3S-S.I.C - Université Lille Nord de France) VANLERBERGHE Gilles (ER3S R.E.L.A.C.S. - Université Lille Nord de France) POTDEVIN François (ER3S-L.E.I. - Université Lille Nord de France) Santé-médias-Sport : vers des nouveaux paradigmes de prescription
Nous portons un regard transdisciplinaire sur l’articulation entre la question médiatique, le sport et le concept de santé. Le sport se décline en événements médiatiques de masses et il porte de messages structurés autour de valeurs présupposées parmi lesquelles figure la santé. Nous analysons la responsabilité des médias dans la construction et la circulation des discours de type « sport-santé » et émettons les hypothèses que ces messages n’ont pour effet que de valoriser la performance ; la notion de sport pour la santé étant faussement associée à la performance et s’inscrit dans le domaine de l’implicite, alimenté par le discours médiatique, sans répercussion mesurée en santé. De plus, on ne peut ignorer l’impact des discours sociaux qui préexistent aux discours médiatiques de ces événements. Nous proposons donc la construction de nouveaux paradigmes pour associer les notions de vulgarisation et d’appropriation favorisant l’adhésion à des programmes de sport pour la santé.
12h20-13h45 repas
13h45-14h25 THOER Christine (CRCS - UQAM) MILLERAND Florence (LabCmo et CIRST - UQAM) MYLES David (Faculté de communication - UQAM) ORANGE Valérie (Faculté de communication - UQAM) Qui sont les experts ? Une analyse des pratiques de contribution dans les forums Internet sur les médicaments détournés
Les médias sociaux et notamment les forums, constituent une source d’information privilégiée pour les jeunes qui utilisent les médicaments à des fins récréatives. L’objectif de cette recherche exploratoire est de mieux comprendre qui sont les « experts » dans ces espaces d’échange et de saisir comment se construit leur expertise des médicaments. Nous visons également à cerner le sens que revêt pour eux cette participation active. Comment définissent-ils leur rôle sur les forums ? Qu’implique cette participation active ? Quelles sont les formes de reconnaissance dont ils bénéficient de la part des autres usagers ? Cette communication s’appuie sur une analyse de contenu de deux forums américains, l’un portant sur les usages récréatifs des sirops pour la toux et l’autre, sur les usages des médicaments stimulants pour améliorer la performance académique. Nous avons également réalisées des entrevues en ligne avec les plus forts contributeurs dans ces deux espaces.
14h25-15h05 VARGAS Elodie (ILCEA - Université Stendhal Grenoble 3) L’ECEH, l’EHEC ou l’e.coli : Itinéraire de bactéries tueuses Cette contribution analyse le traitement dans la presse quotidienne allemande et française de la bactérie ECEH lors de son apparition.
Le choix d’une démarche comparatiste résulte d’une volonté de souligner les effets sur la texture énonciative en Allemagne, coutumière du ECEH, et en France, pays la découvrant à cette époque. Ceci permettra de montrer les mutations des articles au sein même d’un journal, en lien avec l’ampleur que prend le phénomène au fil des jours. Au-delà des convergences et des divergences entre articles allemands et articles français, on montrera surtout les convergences et les divergences de ces textes par rapport à des textes de vulgarisation « classiques », notamment au niveau des reformulations intratextuelles, de leurs marqueurs, des illustrations et du rapport texte-image, des paradigmes désignationnels, de l’anthropomorphisme existant.
15h05-15h20 pause
15h20-16h00 ALESSANDRIN Arnaud (Centre Emile Durkheim - Université de Bordeaux) Dépsychiatriser dit-elle
Pour cette communication, il s’agira d’étudier la médiatisation et les répercutions de ce que l’on a pu nommer la "dépsychiatrisation du transsexualisme" ; annonce faite par le ministère de la santé en Mai 2009. L’accent sera mis sur les différents acteurs de cette "dépsychiatrisation" (institutionnels, médicaux et associatifs) de manière à établir une cartographie des "acteurs du soin" dans la prise en charge des transidentités. Plus généralement, nous montrerons comment, sur la base de supports médiatiques (télévision, presse...), la question des transidentités dans son rapport à la médecine reste une question "en délibérée", ou pour le dire autrement, mise en controverse.
16h00-16h40 MASSIKA Lanane (Université Abderahmane Mira Béjaïa) Do internet sites of health lead to the break up between ‘’doctors /patient’’
16h40 Conclusion et clôture du colloque

Citer cet article : http://www.histoiredesmedias.com/Colloque-Medias-Sante-Publique-18.html