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Colloque, "La représentation de la guerre dans les conflits récents : enjeux politiques, éthiques, esthétiques", Bruxelles, 22-23 novembre 2012

Les 22 et 23 novembre 2012, la Faculté des sciences sociales et politiques de l’Université libre de Bruxelles (50 avenue F.D.Roosevelt) accueillera le colloque "La représentation de la guerre dans les conflits récents : enjeux politiques, éthiques et esthétiques". Celui-ci a pour objectif d’interroger les "différents moyens esthétiques mis en oeuvre pour représenter la guerre : films, romans, récits, bandes dessinées, photographie, reportages" (extrait de l’appel à contribution). La question de la représentation sera donc questionnée sous l’angle des médiations artistiques et journalistiques, qui nous donnent à voir les conflits armés par des prismes très particuliers. Le colloque est organisé par le CEVIPOL (Centre d’étude de la vie politique, Université libre de Bruxelles), le REPI (Recherche et Enseignement en Politique Internationale, Université libre de Burxelles) et l’ALITHILA (Analyses LITtéraires et Histoire de la LAngue, Université Charles-de-Gaulle-Lille 3).
Les vingt dernières années ont vu la dissolution de l’URSS, de la Yougoslavie et de nombreuses guerres et conflits ont agité la planète dans différentes régions du monde (Irak, Afghanistan, Tchétchénie, Israël, Palestine, Somalie, etc...). Le colloque propose de s’intéresser aux différents moyens esthétiques mis en Å“uvre pour représenter la guerre : films, romans, récits, bandes dessinées, photographie, reportages. S’il est une question qui est au centre de cette thématique, c’est la question de l’irreprésentable ou de l’indicible. La période récente a, d’autre part, vu apparaître, en liaison avec la révolution technologique, de nouvelles formes de guerre et de nouvelles formes de représentation de la guerre. Il pourrait être très intéressant d’évoquer les nouveaux moyens de communication, tels que l’Internet, Twitter, les portables (ou aujourd’hui l’exemple de WikiLeaks) qui transforment profondément le rapport à la guerre des populations, le rapport entre les peuples et leurs dirigeants. L’immédiateté des nouvelles transmises, la difficulté de vérification des faits, l’impact émotionnel sur les peuples des images ou informations sont des éléments qui semblent incontournables si l’on veut présenter une étude globale du problème. La question esthétique peut y trouver sa place dans la mesure où l’étymologie du mot dans son utilisation ancienne implique le ressenti, la perception en tant que telle avant d’exprimer "la science du beau". Plusieurs problématiques peuvent être abordées. La notion de vérité est souvent au centre des préoccupations artistiques dans ce genre de représentation. L’œuvre ou les Å“uvres analysées reflètent-elles la ligne officielle du pays évoqué, ont-elles un rôle de propagande ou bien participent-elles à une critique franche ou déguisée de la politique du pays en question ? Quel impact alors peuvent-elles avoir sur l’opinion publique en général ? Comment peut-on évaluer l’usage trompeur des images et comment créer des images qui évoquent l’irreprésentable ? De quelle vérité s’agit-il ? Quelles sont les différences entre documentaires et productions d’œuvres d’art dans ce genre de thématique ? D’autre part, le rôle de l’art sous ses différentes formes est-il de toucher, d’indigner, de faire réagir, de divertir, d’exprimer la créativité de l’artiste ? Quel est le but recherché ? Touche-t-il les jeunes et de quelle façon ? Doit-il avoir un rôle moralisateur ou bien tout est-il permis au nom de la liberté artistique ? La représentation de la violence a-t-elle des limites ? Contribue-t-elle à une prise de conscience des jeunes générations des dérives possibles au niveau individuel ou collectif du déchainement des passions ? ou bien l’encourage-t-elle indirectement ? Telles sont quelques unes de questions que peut susciter la représentation de la guerre.

Programme (sous réserve de modifications)

JEUDI 22 NOVEMBRE 2012 8h45-9h30

Ouverture du colloque : Jean-Michel de Waele, Doyen de la Faculté des sciences sociales et politiques, ULB.
Conférence plénière : Marc Crépon (Directeur du département de philosophie de l’Ecole Normale Supérieure d’Ulm) : « Les consentements meurtriers ».

9h30-12h00 : Récits politiques et techniques

Yagil Limore (Professeur, Paris 4) : « Cyberdjihad et cyber-attaques, les nouveaux enjeux éthiques ».
Duray Michel (Directeur de la section du partenariat au Département de Diplomatie Publique de l`OTAN) : « Sécurité et culture ».
De Neve Alain (chercheur au Centre d’Etudes de Sécurité et de Défense, IRSD, Brussels) : « La guerre « désincarnée » et « dématérialisée » : incidences paradoxales de la robotique militaire sur les représentations du champ guerrier ».

9h30-12h00 : La guerre à l’épreuve des mots

Christian Olsson (Chargé de cours, ULB) : « ’La force du faible’ : l’esthétique des oxymores dans les guerres dites ’asymétriques’ ».
Sobhi Boustani : (Professeur, Inalco, Paris) : « Guerre et création littéraire : Essai sur le roman libanais moderne ».
Ahmed Lanasri (professeur, Lille 3, ALITHILA) : « La « trilogie du malentendu » de Yasmina Khadra : un engagement humaniste ».

9h30-12h00 : Cinéma et corps

Jihane Sfeir (ULB) : « La fabrique du corps, la réinvention du soi : pratiques, usages et sens de la chirurgie esthétique dans le Liban d’aujourd’hui ».
Vatanpour Sina (MCF, Lille3, CECILLE) : « The body and the Dislocation of trauma in Paul Haggis’s In the Valley of Ela ».
Voltzenlogel Thomas (doctorant en cinéma, université de Strasbourg Equipe de recherche ACCRA, Approches contemporaines de la création et de la réflexion artistiques) : « Des caméras qui se jettent sur la cible ». Usages critiques des images de guerres dans Erkennen und Verfolgen (2003) de Harun Farocki ».

14h-17h00 : Engagement et photographie

Reza (reporter-photographe, Infinity Award du photojournalisme 2010) : « Reconstruction immatérielle des pays en crise ».
Bénédicte Tratnek (doctorante en géographie, enseignante à l’ISFEC Rennes (géographie des conflits), CREC Centre de recherche éducation et cultures) : « Penser les images de la ville en guerre : allers-retours entre imaginaires et réalités ».
François Robinet (agrégé d’histoire, doctorant, St Quentin en Yvelines, CHCSC, Centre d’Histoire Culturelle des Sociétés Contemporaines) : « La couverture photographique des conflits africains : nouvelles formes de représentations, nouveaux enjeux ? (1994-2008) ».

14h00-17h00 : Violence et propagande

Pierre Shoentjes (Professeur de littérature française à l’université de Gand) ; Anneleen Spiessens (doctorante, Université de Gand) : « Violence extrême et mise en forme littéraire : "faire voir" le Rwanda ».
Marina Ilic (doctorante en sciences politiques, Lille2) : « War propaganda : patriotic songs and Yugoslav wars » (La propagande de guerre : chansons patriotiques et guerres yougoslaves).
Catherine Dalipagic (MCF, Lille3) : « Guerre et idéologie : les écrivains russes face aux guerres de Tchétchénie ».

14h00-17h00 : Guerre et littérature

Aude Merlin (chargée de cours en science politique, ULB, membre du CEVIPOL) : « Représentations et non-représentations des deux guerres récentes en Tchétchénie ».
Xavier Luffin (ULB) « La représentation de la guerre dans la littérature soudanaise d’expression arabe ».
Joël Mak dit Mack (enseignant, docteur en histoire) : « Pour une lecture historique des jeux vidéo comme réceptacle des discours idéologiques des sociétés qui les fabriquent (1990- 2010) ».

17h00-18h 30 : Projection du film sur la guerre de Bosnie : And there was light... de M. Sokolovic (directeur de l’Institut du renforcement de la démocratie en Bosnie) et débat avec les étudiants.

VENDREDI 23 NOVEMBRE 2012 9h00-12h00 : La guerre dans les médias

Schillo Frédérique (chercheur au Centre National de la Recherche Scientifique) : « Le Hasbara dans le conflit israélo-arabe : enjeux et limites d’une machine de guerre médiatique ».
Pierre Vanrie (ULB) : « La représentation de la guerre dans les médias turcs et kurdes ».
Emmanuel Chauvin (doctorant en géographie, Paris 1 Sorbonne, PRODIG) : « Représentations médiatiques des migrants forcés d’Afrique centrale et rapports de force géopolitiques ».

9h00-12h00 : Images de guerre et guerre des images

François Huyghe (chercheur à l’Institut des relations internationales et stratégiques IRIS) : « Les morts sur nos écrans ».
Géraldine Sfez (Docteur en esthétique, agrégée de philosophie, CREART-PHI) : « War cut de Gerhard Richter : les coupures de la guerre ».

14h00-17h00 : Cinéma, BD, danse. « La guerre contre la guerre »

Enki Bilal (dessinateur, réalisateur, metteur en scène) : « Création et prospective ».
Laurent Veray (Professeur, Sorbonne Nouvelle – Paris 3, IRCAV) : « Le cinéma comme alternative esthétique aux représentations médiatiques ».
Laurence Levasseur (Fondatrice et directrice de LÃœLISTAN, Mission culture France/Asie centrale : metteur en scène, chorégraphe écrivain) : « Mener une guerre contre la guerre, contre l’ignorance et l’oubli ».

14h00-17h00 : Éthique et guerre

Josiane Paccaud-Huguet (Professeur, Lyon 2) : « Au cÅ“ur des ténèbres contemporaines : éthique et responsabilité dans The Butt, de Will Self ».
Dzemal Sokolovic (Professeur, université de Sarajevo, Directeur de l’institut pour le renforcement de la démocratie en Bosnie) : « CULTURE of WAR - from the Sources of War to the Concept of War ».
Jean-Louis Morizot (Professeur agrégé, psychanalyste, ancien médecin militaire) : « Y a t- il une éthique possible au cÅ“ur de la guerre ? ».

14h00-17h00 : Entre mémoire et traumatisme

Dragana Obradovic (Professeur, Université de Toronto) : « Mapping Conflict Memory : Google Earth and the Bosnian War, 1992-1995 ».
Rade Rajkovchevski (Docteur à l’université de Skopje, Macédoine) : « Secondary Victimization and Post-Conflict Trauma of Macedonian Security Forces in the Context of the Political Circumstances After 2001 ».
Elma Dzanic (doctorante en littérature comparée, Paris 8) : « L’écriture de l’extermination en Bosnie-Herzégovine, au Cambodge et au Rwanda. Mémoires collectives officielles et non-officielles sur la guerre ».

Soirée d’artistes :

16h00-16h30 : LEVASSEUR Laurence (directrice de l’association Lülistan, chorégraphe et metteur en scène) : présentation d’un documentaire sur son action culturelle et ses spectacles avec les acteurs afghans (“Les Chiens – Sag Hâ”) et débat.
16h30-17h00 : REZA (photographe - reporter plusieurs fois primé) : projection de photos sur ses reportages dans les pays en conflit et sur son action humanitaire, puis débat avec le public.
17h00-17h30 : ENKI BILAL (dessinateur et réalisateur) : présentation de BD et débat avec le public.

17h30-18h00 : Cocktail de fin de colloque.

Citer cet article : http://www.histoiredesmedias.com/Colloque-La-representation-de-la.html