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Soutenances de thèses

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Ksenia Ermoshina : Au code, citoyens ! Mise en technologies des problèmes publics

Thèse en sociologie (Centre de Sociologie de l’Innovation, Mines Paris Tech). Soutenance le 28 novembre 2016 à14h30 àl’École des Mines de Paris, salle L109 (60, boulevard Saint-Michel, 75006 Paris).

Membres du jury :
Loïc Blondiaux, Professeur àl’Université Paris I Sorbonne - rapporteur
Françoise Daucé, Directrice d’études àl’EHESS, CERCEC - présidente
Jérôme Denis, Chercheur au CSI, Mines ParisTech
Cécile Méadel, Professeure àl’Université Paris II Panthéon-Assas - directrice de thèse
Arnaud Mercier, Professeur àl’Université Paris II - Panthéon Assas - rapporteur
Stéphanie Wojcik, Maître de conférences àl’Université Paris-Est-Créteil

Comment rend-t-on publiques des choses ? Et comment les publics sont-ils constitués par les instruments ? C’est à ces deux grandes questions que cette thèse essaie de répondre, à travers une analyse ethnographique des hackathons civiques (ces compétitions où on prototype des solutions numériques aux défis sociaux divers) ; et une étude de cas de plusieurs applications dites citoyennes. Ces applications pour web et mobile, basées sur le principe du crowdsourcing, visent à répondre à des problèmes variés, comme la corruption, la fraude électorale, la violence policière ou encore, les problèmes de voirie. La thèse s’intéresse à la fois à la conception de ces dispositifs, à leurs usages et aux façons dont ces outils transforment la communication des citoyens entre eux, et avec les administrations publiques. Elle explore les nouveaux formats d’innovation collaborative et interroge l’usage du code informatique en tant qu’instrument d’action collective. La thèse mobilise une méthodologie qui puise dans les répertoires des STS, de la sociologie des problèmes publics, de la science politique, des sciences de l’information et communication. Appuyée sur l’étude d’applications citoyennes en France et en Russie, elle pose différentes questions : comment traduit-on les problèmes publics en code informatique ; qu’est-ce que ces applications font et font faire ? ; comment transforment-elles la participation citoyenne ? La recherche articule les rapports entre le code et la loi et montre que les interfaces des applications façonnent et standardisent la participation en se basant sur les documents de référence : les lois, les réglementations normatives et techniques. Cependant, la standardisation a ses limites : se focalisant sur les moments de faille et des épreuves, telles que les tests, les mises à jour, le débogage des applications, l’enquête rend visibles les détournements et les bricolages mis en place par les usagers qui dépassent le cadrage par les interfaces et participent à la fois à la réécriture des applications et à la redéfinition des problèmes publics. La comparaison entre applications développées par les administrations publiques et projets portés par la société civile permet de distinguer deux modèles d’intermédiation citoyens-administrations : les chaînes courtes et les chaînes longues. Sans les opposer, la thèse se place dans « l’entre-deux » et analyse les articulations, les agencements de ces réseaux socio-techniques.

Citer cet article : http://www.histoiredesmedias.com/Au-code-citoyens-Mise-en.html

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