Accueil du site > Le Temps des Médias > Tous les numéros > 28 - C’est l’histoire d’un Arabe…

Numéro 28 - C’est l’histoire d’un Arabe…

Les ressorts du rire sont souvent mystérieux, tant ils sont liés aux personnes, aux lieux et aux circonstances et, dès lors, difficiles à analyser pour les chercheurs en sciences humaines et sociales. Le titre de notre numéro du Temps des Médias fait référence à un classique de l’humour français, le célèbre sketch de Coluche « C’est l’histoire d’un mec… ». Ce classique du rire aborde le racisme des Français des années 1970, en se moquant de la bêtise et de la lâcheté de nos concitoyens – ceux-là mêmes qui composent pourtant le public de l’humoriste. Ce dossier s’interroge sur le rire dans sa dimension interculturelle en privilégiant la figure de l’« Arabe », omniprésente en France sur le temps long.

Dossier coordonné par Isabelle Veyrat-Masson et Yvan Gastaut.
n° 28, Printemps 2017.


Sommaire

Dossier : C’est l’histoire d’un Arabe…

  • Isabelle Veyrat-Massond, Yvan Gastaut  - C’est l’histoire d’un Arabe… Présentation

    Les ressorts du rire sont souvent mystérieux, tant ils sont liés aux personnes, aux lieux et aux circonstances et, dès lors, difficiles à analyser pour les chercheurs en sciences humaines et sociales. Le titre de notre numéro du Temps des Médias fait référence à un classique de l’humour français, le célèbre sketch de Coluche « C’est l’histoire d’un mec… ». Ce classique du rire aborde le racisme des Français des années 1970, en se moquant de la bêtise et de la lâcheté de nos concitoyens – ceux-là mêmes qui composent pourtant le public de l’humoriste. Le « mec » c’est le Français ordinaire qui, dans une langue imprécise et à l’aide d’une « pensée » mal articulée aligne des stéréotypes négatifs sur un type (...)

    >> Lire la totalité de l'article
  • Sofiane Taouchichet - Caricaturer l’Arabe au XIXe siècle

    À partir de 1829, la presse satirique illustrée s’installe dans le paysage médiatique français. La caricature, la satire et le dessin d’humour s’associent à un support durable qui constitue la source première de l’humour illustré médiatique au xixe siècle. Parallèlement, la conquête de l’Algérie occupe l’attention des médias. À l’instar du bourgeois ventripotent, du soldat gauche ou de la grisette, l’Arabe intègre peu à peu le répertoire des caricaturistes. Ignoré puis relégué, l’Arabe se caractérise progressivement comme une entité sauvage, au service des salles de (...)

    >> Lire la totalité de l'article
  • Yvan Gastaut - La cèggal è la fôormi de Pierre Péchin : quand la France rit des « Arabes  » (1974-1977)

    Au milieu des années 1970 apparaît en France une forme d’humour dont les médias « grand public » vont se montrer friands : se moquer des accents de populations considérées comme étrangères. Aux temps de la crise économique, la France rit des populations immigrées et en particulier des « Arabes » au sujet desquels les représentations caricaturales fleurissent. La plus significative correspond au fulgurant succès du sketch de l’humoriste méconnu Pierre Péchin qui est une adaptation « populaire » de la « La cigale et la fourmi ». Rire raciste ? Rire au second degré ? L’histoire du succès entre 1975 et 1977 puis sa mise sous silence par la suite nous invite à réfléchir sur les ressorts du rire et ses temporalités (...)

    >> Lire la totalité de l'article
  • Julien Gaertner - L’Émir préfère les blondes. La mise àdistance des « Arabes  » dans les comédies françaises (1973-1983)

    De 1973 à 1983, le cinéma français est pris d’une irrépressible envie de filmer les « Arabes » après avoir oublié ce personnage deux décennies durant. Alors que le premier choc pétrolier plonge l’économie dans une période d’incertitude, des dizaines d’Émirs prennent place sur le grand écran, princes de l’or noir aux mœurs frustes dont les frasques mettent en péril le destin du pays. Des Aventures de Rabbi Jacob à L’Émir préfère les blondes, c’est un moment de l’histoire du regard porté sur les « Arabes » qui se dessine.

    >> Lire la totalité de l'article
  • Nelly Quemener - « Je suis pas raciste hein !  » Racisme et masculinité blanche dans le comique des années 1970-1980

    Cet article s’attache à l’évocation des rapports sociaux de race dans la bouffonnerie des années 1970-1980 en France. Définie par une position d’extériorité par rapport aux sphères du pouvoir, cette bouffonnerie est le moyen d’une satire de la France populaire, à travers la moquerie à l’égard d’un Français moyen, incarnant un mélange de fierté nationale et de racisme. L’analyse de cette figure permet d’en montrer les effets ambivalents, dans la personnalisation excessive du racisme et une mise à distance immédiate produite par la position d’altérité. Elle défend l’idée qu’à défaut d’être un véritable lieu de mise au jour de la production sociale de la race, cette figure est avant tout un terrain de négociation (...)

    >> Lire la totalité de l'article
  • Gilles Frigoli - Les deux rires de La Zoubida. Catégories et frontières ethno-raciales au sein d’un forum de discussion

    La lecture des commentaires déposés sur les sites de partage de vidéos peut contribuer à l’étude de la réception des objets médiatiques et, au delà, nourrir une réflexion sur des processus d’appréhension du monde social qui dépassent le cadre d’interaction local que constitue un forum de discussion. Ainsi, l’analyse de commentaires consacrés récemment à La Zoubida, une chanson humoristique à succès du début des années 1990, nous éclaire-t-elle sur les frontières ethno-raciales qui traversent aujourd’hui la société française.

    >> Lire la totalité de l'article
  • Constance Desloires - L’arabité de l’humoriste Jamel Debbouze : marque, atout et piège

    Jamel Debbouze, humoriste arabe, de banlieue, musulman, français, a su à la fois imposer son univers par son talent, revendiquer visibilité et égalité pour toutes les figures minoritaires qu’il incarne, et rendre aux discriminés le contrôle de l’humour raciste, qu’il s’est réapproprié. Il représente une frange de la population que la Marche pour l’égalité de 1983 avait fait émerger. Il a été une figure du bouffon, qui dit les maux d’une société qui n’a pas accepté son immigration maghrébine. Puis il est devenu porte-parole de plusieurs catégories sociales, d’ailleurs mal définies, et s’y est parfois empêtré, aculé par les diktats télévisuels. Il est allé plus loin que ses prédécesseurs humoristes qui avaient (...)

    >> Lire la totalité de l'article
  • Jean-Philippe Blanchard - Vers un humour ethnicisant : les comédies de banlieue (1999-2013)

    Dans le sillage du succès de La Haine (1995) de Mathieu Kassovitz, plusieurs films dramatiques français ont pris la banlieue pour décor et pour sujet. Puis, à partir de la fin des années 1990, les grands ensembles ont servi de point d’ancrage à plusieurs comédies légères décrivant un espace social pluriethnique et sympathique. En reprenant avec humour des thématiques généralement traitées avec gravité (comme la petite délinquance ou la violence verbale), ces comédies de banlieue sont venues composer un sous-genre du cinéma hexagonal. Les nombreuses implantations de multiplexes périurbains conjuguées à la popularité du symbole black-blanc-beur ont favorisé la production de fictions aux sujets « décentrés ». (...)

    >> Lire la totalité de l'article
  • Alec G. Hargreaves - « Quand il y en a un…  » : l’humour ethnique au petit écran

    Face au risque d’accusations de racisme, une importante technique à la disposition des humoristes à la télévision réside dans la mise en scène de publics ou récepteurs modèles servant à indiquer la façon dont il faut entendre telle ou telle blague. Les aléas de ce mécanisme herméneutique sont explorés ici à travers trois études de cas concernant deux professionnels de l’humour – Smaïn et Patrick Sébastien – et un ancien Ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux.

    >> Lire la totalité de l'article
  • Sophie Gebeil - Les vidéos humoristiques de l’internet àl’assaut du traitement médiatique de l’« Arabe  » (2005-2013)

    La démocratisation de l’internet dans les années 2000 a ouvert un nouvel espace d’expression humoristique portant sur l’arabité. Les sites Dailymotion et Youtube constituent un observatoire privilégié pour l’étude de la fabrique de l’image de « l’Arabe » sur le web français de 2006 à 2013. Des extraits du cinéma de banlieue mis en ligne aux podcasteurs maghrébins, cet article propose une première approche historiographique de ces vidéos satiriques à partir des archives du web français gérées par la BnF et l’Ina.

    >> Lire la totalité de l'article
  • Jonathan Ervine - L’Islam et l’humour : un rire communautaire ou un rire universel ?

    Cet article analysera ce que l’humour et ses rapports avec l’Islam peuvent nous apprendre sur les représentations médiatiques des Arabes en France. On se concentrera sur les sketches humoristiques du site-web À part ça tout va bien – qui a pour slogan « qui a dit que les musulmans n’avaient pas d’humour » – que l’on comparera aux spectacles du trio américain Allah Made Me Funny. On examinera jusqu’à quel point ces projets sont à l’origine d’une sorte de rire libérateur plutôt qu’un rire communautaire, et les leçons que l’on peut tirer concernant les discours médiatiques sur les (...)

    >> Lire la totalité de l'article

Territoires d’études

Entretien

  • Propos recueillis par Naïma Yahi - Entretien avec Amelle Chahbi

    Amelle Chahbi est comédienne, dramaturge et réalisatrice d’origine franco-marocaine. Venue des scènes du théâtre d’improvisation et formée au Centre de danse du Marais, elle fonde avec plusieurs artistes le collectif Barre de rires, qui propose des performances de stand-up et que l’on retrouvera ensuite sur la scène de l’émission de télévision Jamel Comedy Club, sous la houlette de Jamel Debbouze....

    >> Lire la totalité de l'article

Recherche - Actualités

  • Positions de thèses

    Mehdi K. Benslimane, Presse « indépendante » et pouvoir : Le Journal (1997-2010) promoteur du trône au Maroc. Une psycho-socio-anthropologie historique du journalisme politique, Institut d’études politiques de Grenoble (dir. Jean-Noël Ferrié), 18 décembre 2015 Alexie Geers, Le sourire et le tablier. La construction médiatique du féminin dans Marie-Claire de 1937 à nos jours, EHESS (dir. Rose-Marie Lagrave et André Gunthert), 27 septembre 2016 Tahar Ouchiha, Les médias comme « soft power ». La part de la diplomatie dans les chaînes d’informations internationales : étude comparative entre Al Jazeera et le canal arabophone de France 24, Université Paul Valéry-Montpellier 3 (dir. Stefan Bratosin et (...)

    >> Lire la totalité de l'article
  • Colloque

    Comment penser l’actualité ? Institut historique allemand, EA 174 (Paris 3-Sorbonne Nouvelle), laboratoire 3L.AM (Universités d’Angers et du Maine), 5 et 6 octobre 2016.

    >> Lire la totalité de l'article
  • Journées d’étude

    Journées d’étude, Rirra 21 (Université Paul-Valéry Montpellier 3), Chrome (Unîmes), Bibliothèque des littératures policières (BILIPO, Paris), 29-30 septembre 2016

    >> Lire la totalité de l'article
  • Colloque international

    Analyser l’archive visuelle par l’image. Les méthodes qualitatives et statistique en contraste U. R. Traverses, Université de Liège, 8 et 9 décembre 2016

    >> Lire la totalité de l'article

Parutions

Le Point sur...